L’affaire Fakhfakh va certes compliquer davantage la situation quatre mois après sa prise de fonction. La proposition d’un successeur se fait sentir de plus en plus. Sahbi Ben Fraj livre son analyse sur le paysage politique dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com.
Sahbi Ben Fraj, analyste politique, revient sur l’interview de Fakhfakh sur Nawaat qui selon lui, la position forte de Fakhfakh est de vouloir à tout prix minimiser l’impact de l’affaire du conflits d’intérêts.
Cela dit, si Elyes Fakhfakh continue sur la même ligne de conduite, il ne fait qu’affaiblir la position de la présidence du gouvernement. Mais plus encore avec cette affaire, le président de la République se trouve aujourd’hui dans une mauvaise posture. D’ailleurs, on voit bien que le mouvement Ennahdha ignore Elyes Fakhfakh et s’attaque directement au président de la République en lui reprochant de ne pas réagir. D’ailleurs, à ce niveau, la présidence de la République a gardé un profil bas”.
Selon lui, il faut tirer les conclusions Il conclut: “Il faudrait qu’on accepte qu’on est dans une impasse puisque le chef du gouvernement ne va pas démissionner. En revanche, la coalition parlementaire demande sa démission. D’un autre côté, Ennahdha essaie de manœuvrer et tirer profit de cette situation. Or après la crise de la Covid, les intérêts suprêmes de l’Etat doivent primer et c’est à la classe politique d’être responsable”.
Et de conclure: “La solution réside si l’on s’accorde sur un nom qui pourrait remplacer Fakhfakh. Et cela ne peut se faire qu’avec un consensus. Mais en cas d’implosion du gouvernement, l’on risque un tsunami social et économique”.
Une fois de plus, on est face à une instabilité pour une longue période entre surenchères, négociations et consultations si on remet de nouveau la formation d’un nouveau gouvernement sur le tapis alors que l’urgence d’aujourd’hui est à la fois sociale et économique.