La ministre du Tourisme, Selma Elloumi, a confirmé l’inexistence, dans le secteur du tourisme tunisien, d’une catégorie dite « Tourisme Halal ». Selon elle, le terme n’est même pas envisageable.
Invité à l’emission Midi Show sur Mosaïque Fm, Mme Elloumi a indiqué que la liberté accordée aux hôteliers de créer « des offres familiales » n’équivaut pas à un feu vert pour la mise en place d’une catégorie à part dans le secteur du tourisme tunisien pouvant être baptisée du label « Halal ».
Il est à rappeler que cette catégorie à laquelle se sont identifiés certains hôtels, qui ont choisi de ne pas servir de boissons alcoolisées au sein de leurs établissements, a proliféré ces dernières années, mais surtout lors des années 2011 – 2014, époque de la troïka dominée par le parti islamiste Ennahdha.
La formule, à laquelle des politiciens ont fait la promotion, consistait dans l’offre des différents produits hôteliers aux touristes à l’exception des boissons alcoolisées. Une formule qu’ils ont cru à l’époque suffisante pour attirer les touristes locaux et autres touristes venus des pays arabes et islamiques.
Cette approche, qui a été envisagée comme solution permettant au secteur du tourisme de trouver un marché alternatif face à la crise causée par la diminution de l’affluence des touristes européens qui ont boudé la destination tunisienne, à cause notamment de l’éclosion du fléau du terrorisme dans le pays, a été un véritable échec dans la mesure où elle n’a pu attirer ni les touristes tunisiens ni ceux de nationalités arabes et islamiques.
La seule exception était, selon la ministre, les touristes algériens dont le nombre n’a cessé d’augmenter depuis quelques années et qui a connu cette année une hausse de 80 % par rapport aux années précédentes. Mais l’affluence des touristes algériens ne s’explique pas par l’existence de la catégorie Halal mais plutôt par d’autres facteurs, notamment ceux d’ordre socio-culturel.
D’autre part, la ministre du Tourisme a évoqué lors de l’émission différentes autres questions relatives à l’état de santé du tourisme tunisien qui commence à voir cette année le bout du tunnel après une crise qui n’a que trop duré.
Le volet de l’aide de l’Etat aux établissements hôteliers les plus affectés par la crise figurait au menu. La ministre a indiqué que l’Etat n’a jamais cessé de soutenir ces hôtels. Cependant, l’aide n’est pas financière mais elle s’inscrit plutôt au niveau de l’assistance par des plans stratégiques permettant de développer le secteur et d’améliorer sa rentabilité, et ce, en créant des mécanismes d’autosuffisance qui permettent aux hôtels de mieux gérer les périodes de crise.
L’incident de l’agression des deux touristes allemandes à Nabeul a été lui aussi à l’ordre du jour. La ministre a indiqué que les deux femmes agressées ont fait part de leur attachement à la Tunisie, et à Nabeul particulièrement, comme destination privilégiée, et ce, notamment grâce à l’intervention des artisans et des citoyens pour les sauver de leur agresseur.