Après Genève il y a un mois, Américains et Chinois entament, lundi 9 juin à Londres, un nouveau cycle de négociations visant à prolonger la trêve dans leur guerre commerciale. Alors même que les tensions entre les deux plus grandes économies du monde persistent.
Du côté américain, Donald Trump a annoncé vendredi 6 juin que la délégation américaine comprendrait le secrétaire au Trésor, Steve Bessent, le secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, et le représentant au Commerce de la Maison Blanche, Jameson Greer.
Le ministère chinois des Affaires étrangères, pour sa part, précise que le vice-Premier ministre chinois He Lifeng dirigerait la délégation, comme il l’avait fait lors des négociations à Genève.
« Nous voulons que la Chine et les États-Unis continuent d’avancer dans le cadre de l’accord conclu à Genève », a déclaré à Fox News la porte-parole de la Maison Blanche, Caroline Levitt.
Le gouvernement britannique a précisé qu’il n’était pas impliqué dans les négociations, mais « nous défendons le libre-échange et avons clairement indiqué qu’une guerre commerciale n’est bonne pour personne, donc nous soutenons ces discussions », souligne un porte-parole à l’AFP.
La rencontre de Londres fait suite à la première conversation téléphonique entre les présidents américain et chinois jeudi 5 courant, une conversation que Trump a qualifiée de « très positive », au cours de laquelle son homologue Xi Jinping lui a demandé de « changer le cours du grand navire des relations sino-américaines ».
A rappeler que la tension s’est intensifiée dernièrement, le président américain accusant Pékin de ne pas respecter les termes de l’accord de Genève. « Nous souhaitons que la Chine mette en œuvre sa part de l’accord. Et c’est ce dont notre équipe a l’intention de discuter demain à Londres », a ajouté Levitt.
En Suisse, en mai, Washington avait accepté, après deux jours de négociations, de rétablir les droits de douane sur les produits chinois importés de 145 % à 30 %, en échange d’une mesure correspondante de Pékin visant à réduire les droits de douane de 125 % à 10 % sur les produits américains importés pendant une période de 90 jours…
Parallèlement aux efforts visant à désamorcer les tensions avec Washington, le gouvernement chinois a lancé une série de discussions avec d’autres partenaires commerciaux, essayant de créer un front commun contre les États-Unis, en commençant par d’autres pays asiatiques, le Japon et la Corée du Sud entre autres.
Jeudi 5 juin, il s’est tourné vers le Canada, avec lequel la Chine souhaite « normaliser » ses relations, à la suite d’une conversation téléphonique entre le Premier ministre chinois, Li Qiáng, et son homologue canadien, Mark Carney. Les relations sino-canadiennes sont tendues depuis des années.
De plus, Pékin a proposé à plusieurs reprises à l’UE « un canal vert » afin de faciliter les exportations de terres rares vers le bloc.
Cette décision fait suite à des discussions entre le ministre du Commerce, Wang Wendao, et le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, et en amont du sommet UE-Chine prévu en juillet. Ce sommet pourrait également conduire à un rééquilibrage des échanges commerciaux entre le bloc européen et Pékin.