Six organisations de la société civile demandaient mardi d’ouvrir “une enquête sérieuse sur les mesures prises à l’encontre de Sami El Fehri”. Et ce, dans une déclaration commune au Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et au ministre de la Justice. Il s’agit du propriétaire de la chaîne de télévision privée El Hiwar Ettounsi.
Ces organisations appellent également tous les acteurs politiques à “éviter le recours à la justice et les pressions sur les médias”. Sachant que le Parquet près le Pôle judiciaire, économique et financier décidait, le 08 février, de faire appel de la décision du juge d’instruction. Laquelle est relative à la libération de l’homme d’affaires Sami El Fehri.
Déjà, dans une ancienne déclaration à la TAP, le porte-parole du Tribunal de première instance de Tunis, Mohsen Dali, apportait des précisions. Il expliquait que la Cour d’appel précisait que la période de détention préventive se calculait à partir de la date d’émission du deuxième mandat de dépôt. Pour rappel, le premier mandat avait été annulé en vertu d’une décision de la cassation.
Les signataires de la déclaration estiment donc que “ce qui s’est passé le 8 février (date de la fin de la détention de 14 mois sans procès, ndlr) à l’égard de Sami El Fehri constitue une violation manifeste des droits les plus élémentaires des citoyens. Notamment le droit d’être libéré; et ce, après avoir purgé la période légale maximale de détention préventive sans procès”.
D’ailleurs, “il s’agit là d’un fait sans précédent, même en pleine dictature”, déplorent-ils.
“Détenu de manière illégale”
Ainsi, Sami El Fehri est actuellement “détenu de manière illégale. Ce qui présage d’un éventuel retour aux pratiques dictatoriales”, s’inquiètent-ils.
Parmi les signataires de la déclaration figurent: la Coalition Soumoud; l’Observatoire national pour la défense du caractère civil de l’Etat; et l’Organisation 23/10 pour l’appui de la transition démocratique.
En effet, notons que le 11 décembre dernier, le Pôle judiciaire, économique et financier près la Cour d’appel de Tunis émettait trois mandats de dépôt. Et ce, à l’encontre du producteur et présentateur de télévision Sami El Fehri; ainsi que de la mandataire judiciaire de “Cactus Prod” et de l’agent de la société “Eight prod”. Aux motifs de suspicion de corruption dans une affaire de malversations concernant les deux sociétés.
Au final, rappelons que début novembre 2019, l’arrestation de Sami El Fehri et l’administratrice judiciaire de Cactus Prod, une société confisquée, avait déjà lieu. Et ce, après une plainte du responsable du contentieux de l’Etat, au nom du ministère des Finances. Plus précisément de la commission nationale de gestion des biens confisqués. Mais leur libération intervenait quelques jours après.
Avec TAP