Que faut-il penser du grand nombre d’hospitalo-universitaires en fuite? Le constat est clair, d’après Ahlem Belhaj, secrétaire générale du syndicat des médecins, pharmaciens et dentistes hospitalo-universitaires.
Elle précise dans une déclaration sur les ondes de mosaïque fm: “Il est clair qu’ils sont nombreux à vouloir émigrer. Près de 490 compétences de haute valeur ont quitté le pays à la recherche de conditions professionnelles décentes.”
Elle ajoute: “Les jeunes médecins ont quitté le pays. Si ce n’est pas l’Allemagne, ce sera la France. D’ailleurs, ils ne sont plus intéressés par les concours hospitalo-universitaires, qui, rappelons-le, est un concours prestigieux.”
En outre, elle a fait remarquer que les médecins ne veulent plus travailler dans les hôpitaux. Car les conditions y sont déplorables.
Elle rappelle que le nombre total des hospitalo-universitaires s’élève à 2500.
Aujourd’hui, la Tunisie se trouve confrontée à une perte de ressources allouées à l’instruction de cerveaux en fuite. N’est-il pas temps de mettre en place une stratégie efficace pour endiguer ce phénomène si néfaste au secteur de la santé publique ?
A l’heure actuelle, l’absence de vision ne permet pas de créer les conditions décentes de travail. Car la conjoncture morose de la machine économique a plus que jamais besoin de cerveaux pour redémarrer et non de cerveaux en fuite.
Aujourd’hui, la migration touche à la fois les jeunes chercheurs et les chercheurs expérimentés. De ce fait, prenons l’exemple des chercheurs. Sur un total de 11000 jeunes chercheurs, 69% d’entre eux se trouvent au chômage. Soit 3000 chômeurs sur un total de 11.000 jeunes chercheurs. Autrement dit, 69% des titulaires de doctorat dans la recherche se trouvent au chômage. Les problèmes à résoudre sont complexes et vu la conjoncture économique actuelle rien n’incite à l’optimisme.