Le confinement est une nouveauté pour les Tunisiens. Ils doivent s’y adapter avec les moyens du bord.
Cependant, nous avons à apprendre, sans doute, de ceux pour qui le confinement est la norme. Je veux parler des équipages des sous-marins. Leur vie se déroule dans des conditions contraignantes: sorties impossibles, espaces extrêmement réduits, très grande pression psychologique. Comment font les sous-mariniers?
Imaginez une centaine de personnes dans un sous-marin, dans quelques centaines de mètres carrés partagés pendant 70 jours, avec une mini-centrale nucléaire. Il y a de quoi rendre fou!
Le Dunkerquois Pascal Caloone, informaticien à bord des sous-marins nucléaires français, conseille de bien marquer la différence entre la semaine et le week-end.
D’après lui, il faut aussi garder un rythme au quotidien. Et notamment, se lever chaque jour à la même heure, pour ne pas être totalement déphasé quand les choses rentreront dans l’ordre.
Vincent Larnaudie-Eiffel, ancien commandant de sous-marin nucléaire, insiste sur l’importance capitale de “jalonner et rythmer ses journées pour ne pas subir le temps. Mais aussi de ne pas se laisser aller, de maintenir une activité sportive une heure par jour.”
Un autre sous-marinier, Nicolas Lambropoulos, souligne que le “sens du collectif” est primordial. Ainsi, il est important, vis-à-vis de ceux avec lesquels on partage l’espace de confinement, de “ne pas faire subir sa colère, sa fatigue, sa mauvaise humeur. Sinon cela devient vite un enfer.”
Alors, le principal antidote à la promiscuité, selon ce commandant de sous-marin, est de jouer le jeu du collectif. Autrement dit de ne pas s’isoler mais au contraire de cultiver l’esprit d’équipe, d’entraide et de participer aux activités à plusieurs.
Enfin, les films vus ensemble et les jeux de société par exemple, permettent de ne pas vivre le confinement seul, mais d’en faire une expérience collective.