“Rendre à César ce qui est à César” ne semble pas être la maxime préférée de certains de nos partis politiques qui usent et abusent à leur gré des deniers publics durant les campagnes électorales feignant d’oublier qu’ils sont tenus de rendre des comptes et restituer le trop-perçu à l’Etat comme l’exige la loi.
En prévision des élections de 2019, un débat à propos du financement de la vie politique a été tenu aujourd’hui sur les ondes radiophoniques, a fait savoir Imed Hazgui, président de l’Instance d’accès à l’information, ce mercredi 8 août 2018.
Etant entendu que chaque citoyen devrait avoir le droit d’accès aux rapports financiers des partis, il précise: “Seulement 10 partis politiques sur les 200 ont respecté leurs engagements du point de vue légal”.
“Les rapports financiers des partis politiques appartiennent au domaine public”
Il a également fait savoir que le gouvernement pourrait entamer des poursuites contre les partis récalcitrants pour refus d’obtempérer à l’injonction de la loi qui leur impose de présenter un rapport détaillé de leur utilisation des deniers publics. Des poursuites qui pourraient déboucher sur la dissolution pure et simple de ces partis “hors-la-loi”.
Alors qu’il y a quelques mois de cela, lors de la présentation du rapport de la Cour des comptes, Fadhila Gargouri, juge près la Cour des comptes, a mentionné un chiffre de seulement 15 partis politiques ayant remis leurs états financiers à la Cour des comptes.
Rappelons que la loi électorale de 2014 a laissé plusieurs questions en suspens en matière de financement des partis politiques. Ce flou s’est répercuté sur les difficultés que rencontre l’administration pour se faire rembourser le trop-perçu de certains partis politiques qui ont pu participer aux dernières élections de 2011 et 2014 grâce au financement public mais qui, à ce jour, n’ont pas encore honoré leurs engagements comme le prévoit la loi. En effet, 105 millions de dinars doivent être encore restitués à l’Etat.
Où en sont les bonnes pratiques et les techniques de contrôle du financement public des campagnes électorales dans notre pays ? Au vu des résultats, le flou artistique a encore de beaux jours devant lui et la transparence tant claironnée dans le suivi de l’utilisation de l’argent politique restera encore pour longtemps un voeu pieux.
Sur un autre volet, Imed Hazgui a déploré le fait que la présidence du gouvernement n’ait pas à ce jour publié dans le Jort la liste des blessés et martyrs de la révolution.