Le président américain Donald Trump s’entretiendra ce lundi 19 mai avec son homologue russe Vladimir Poutine afin de discuter d’un possible cessez-le-feu en Ukraine. Alors que les dirigeants européens exhortent le Kremlin à mettre fin au conflit, le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022, qui a entraîné la plus grave confrontation entre Moscou et l’Occident depuis la crise des missiles de Cuba, Trump cherche à s’imposer comme un médiateur de paix. Il a multiplié les appels pour stopper ce qu’il qualifie de « bain de sang », une guerre que son administration décrit comme un affrontement indirect entre les États-Unis et la Russie.
Sous l’impulsion de Trump, des représentants des deux nations en guerre se sont réunis à Istanbul jeudi 15 mai – une première depuis mars 2022 – à la suite d’une proposition de pourparlers directs de Poutine et d’une demande ferme des Européens et de l’Ukraine pour un cessez-le-feu immédiat.
« L’appel portera sur la fin de cette guerre sanglante, qui coûte la vie à plus de 5 000 soldats russes et ukrainiens chaque semaine, ainsi que sur des questions commerciales », a écrit Trump sur son réseau Truth Social. « J’espère que cette journée sera productive, qu’un cessez-le-feu sera convenu et que cette guerre, qui n’aurait jamais dû commencer, prendra fin ».
Trump a affirmé qu’aucun progrès vers la paix ne serait possible tant qu’il ne rencontrerait pas Poutine personnellement. Il a annoncé qu’un échange téléphonique est prévu ce lundi, vers 14h00 GMT. Le Kremlin a confirmé que les préparatifs de cet appel sont en cours.
Vers de nouvelles sanctions contre Moscou
Il prévoit également de discuter avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky ainsi qu’avec plusieurs membres de l’OTAN. Son administration a prévenu que de nouvelles sanctions pourraient frapper la Russie si elle ne s’engageait pas sérieusement dans le processus de paix.
Sur le terrain, la Russie continue d’occuper environ 20 % du territoire ukrainien et progresse. Malgré les pressions de Trump et les avertissements répétés des puissances européennes, Vladimir Poutine reste inflexible sur ses conditions de fin de guerre. Dimanche 18 mai, Moscou a lancé sa plus vaste attaque de drones depuis le début du conflit, et les services de renseignement ukrainiens suspectent que la Russie pourrait également tirer un missile balistique intercontinental, bien que cette information n’ait pas été confirmée.
Les exigences de Poutine
En juin 2024, Poutine avait exigé que l’Ukraine renonce formellement à intégrer l’OTAN et retire ses troupes des quatre régions que la Russie revendique.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a tenu, le 18 mai, des échanges avec les dirigeants des États-Unis, de l’Italie, de la France et de l’Allemagne sur la situation en Ukraine. Emmanuel Macron a déclaré sur X : « Demain (lundi), le président Poutine doit montrer sa volonté de paix en acceptant le cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours proposé par le président Trump, soutenu par l’Ukraine et les Européens ».
Méfiance du Kremlin
Cependant, le Kremlin se montre méfiant à l’idée d’un cessez-le-feu temporaire, estimant que les combats doivent se poursuivre tant que certaines conditions fondamentales ne sont pas clarifiées.
Les dirigeants européens, quant à eux, doutent des intentions pacifiques de Poutine. Ils redoutent également que Trump n’impose un accord déséquilibré qui entérinerait la perte d’une partie du territoire ukrainien sans offrir de garanties de sécurité solides face à une future agression russe.
De son côté, Poutine affirme que cette guerre marque un tournant dans les relations entre la Russie et l’Occident, accusé d’avoir humilié Moscou après la chute de l’URSS en élargissant l’OTAN et en interférant dans ce qu’il considère comme sa sphère d’influence naturelle, notamment en Ukraine.