Abordant le sujet des voitures populaires et électriques en Tunisie, Ibrahim Debache, président de la Chambre syndicale des concessionnaires et constructeurs de voitures, a indiqué que tout au long des cinq dernières années, le quota des voitures populaires est fixé à dix mille véhicules. Il a ajouté que de nombreux concessionnaires ont préféré ne plus faire partie du programme des voitures populaires. Et pour cause! Ces revendeurs ne disposent pas des modèles dont les caractéristiques répondent aux critères techniques que les autorités de tutelle ont fixées.
Poursuivant sur la même lignée, Ibrahim Debache a précisé que le prix des voitures populaires plafonnés à hauteur de 35 000 dinars a entravé l’importation de véhicules par plusieurs concessionnaires, étant dans l’incapacité de respecter cette limite. A ce titre, le président de la Chambre syndicale a expliqué que les concernés ont formulé la demande de réviser ce plafond auprès du ministère afin de l’augmenter de 15 à 20 %. Il a d’ailleurs précisé que pareille mesure permettrait l’introduction de nouveaux modèles sur le marché local. Le ministère du Commerce aurait la possibilité de revoir ce plafond d’ici le mois de juin 2025.
La dévaluation du dinar derrière l’augmentation des prix
S’agissant du volet prix des voitures populaires qui a augmenté, Ibrahim Debache a expliqué que cette hausse provient essentiellement de la dévaluation du dinar. De plus, a-t-il poursuivi, le prix des matières premières nécessaires pour construire ces voitures a lui aussi augmenté, sans oublier l’impact des conflits internationaux sur le secteur. Un impact constaté sur le plan énergétique ainsi que sur le transport des véhicules.
A cet effet, le président de la Chambre syndicale souhaite, à la suite de la conclusion d’un accord avec le ministère du Commerce à propos du plafond du quota, voir plus de constructeurs et de modèles de voitures populaires sur le marché.
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Par ailleurs, l’invité de la Radio nationale a évoqué le marché parallèle de la vente de voitures, expliquant qu’au titre de 2024 pas moins de 57 000 véhicules ont été vendus dont près de 15 000 voitures utilitaires.

Et Ibrahim Debache de rappeler qu’en 2020, le quota d’importation était de 60 000 véhicules répartis entre les différents concessionnaires. « Actuellement, cette limite est portée à 50 000, bien que le marché ait intégré cinq nouveaux fabricants », a-t-il fait remarquer. Plaidant pour un rétablissement de l’ancien seuil, étant donné que cette diminution a été contrebalancée par le marché informel.
En outre, il a fait savoir que le marché de l’automobile compte entre 70 000 et 80 000 voitures écoulées chaque année.
Une demande des voitures électriques encore faible
Dans un autre propos, le président de la Chambre syndicale des concessionnaires et constructeurs de voitures a évoqué le sujet des voitures électriques. Selon lui, la demande est encore faible, seulement 226 modèles ont été importés en 2024. Cependant, il juge que la demande pour ces voitures devrait croître en 2025.
En effet, en 2024, les ventes de voitures hybrides ont atteint un total de trois mille unités. Il a aussi déclaré qu’un cahier des charges concernant les bornes de recharge sera prochainement mis au point. De plus, d’autres éléments, comme les incitations fiscales pour l’acquisition de voitures électriques, devraient aider à booster la vente de ces véhicules.