L’humoriste Michel Boujenah a suscité la controverse avec ses déclarations sur Gaza, provoquant des questions sur les opinions des juifs tunisiens. Celui qui se dit fervent tunisophile a fait des déclarations malheureuses dont il assume la responsabilité morale.
Elyes Kasri, analyste politique et ancien ambassadeur, a mis l’accent sur ses déclarations. Cependant, stigmatiser les concitoyens n’est pas judicieux. Les juifs tunisiens, attachés à leur pays, témoignent de la tolérance historique envers les gens du Livre. C’est ce qu’a soulevé Elyes Kasri via un post sur sa page Fb.
Il souligne à ce propos : “Nos concitoyens de confession juive qui ont fait preuve d’attachement à leur pays d’origine en refusant de succomber au chant des sirènes pour s’installer en Palestine occupée ou ailleurs, alors que près de la moitié du peuple tunisien rêve d’émigrer ailleurs, sont les meilleurs ambassadeurs de la tolérance et du respect des musulmans pour les gens du Livre qui ont toujours prévalu en Tunisie et dans les autres pays arabes et musulmans. Il faut bien garder à l’esprit que s’il y aura un jour une relance sérieuse du processus de paix, et j’ose penser que c’est inéluctable, en vue d’une coexistence harmonieuse et équitable entre juifs et Arabes au Moyen-Orient, le témoignage des juifs installés depuis l’Antiquité dans les pays qui sont devenus au fil du temps de confession musulmane ou après la Reconquista de la péninsule Ibérique, sera un facteur non négligeable d’apaisement des craintes et des appréhensions”.
Une perspective de paix future au Moyen-Orient est-elle possible?
De ce fait, dans une perspective de paix future au Moyen-Orient, leur expérience peut apaiser les tensions. Malgré l’émotion actuelle, éviter la haine est crucial.
En somme, tout cela nous amène à dire que la véritable bataille dans la région est de lutter contre la haine, la rancœur et l’instinct de vengeance. Pour la simple raison que le défi est de privilégier une histoire commune et un avenir pacifique pour tous.
Et pour tout dire, Elyes Kasri conclut: “Il importe de surmonter l’émotion du moment quel que soit son bien-fondé, car elle risque d’égarer certains d’entre nous et de les pousser au pire. En dépit de l’insoutenabilité des images et des récits en provenance de Gaza, il serait judicieux de penser à un scénario de sortie de crise en résistant à la tentation de la haine et de l’exclusion. Le grand défi sera de penser plutôt à l’histoire commune et à un avenir pacifique et prospère pour les enfants de toutes les confessions. La véritable bataille à laquelle se trouve confrontée notre région est contre la haine, l’orgueil personnel et racial, la rancœur et l’instinct de vengeance et de domination”.