“Il est impératif de décréter officiellement l’état de sécheresse en Tunisie”, a plaidé Abdallah Rabhi, ancien secrétaire d’Etat chargé des Ressources hydrauliques et expert dans ce domaine.
Abdallah Rabhi a mis l’accent sur l’importance d’agir avant la fin du mois de février courant, sous peine de ne plus disposer de suffisamment de marge de manœuvre.
Le taux de remplissage des barrages a atteint 30,4 %, à fin janvier 2023, selon l’Observatoire National de l’Agriculture (Onagri). Pour l’expert, il s’agit là du niveau de stock le plus bas jamais enregistré depuis dix ans.
Il précise à cet effet: “Actuellement, nous disposons d’environ cinq milliards de mètres cubes de ressources en eaux souterraines et de surface. Si nous allons poursuivre avec le modèle de gestion hydrique actuel, nous finirons par perdre deux milliards de mètres cubes entre 2040 et 2050.”
Et de poursuivre : “Nous ne pouvons plus nous permettre de gaspiller nos ressources. Il faut mettre fin aux fuites d’eau dans les systèmes d’approvisionnement à tous les niveaux et dans tous les secteurs, en privilégiant l’entretien continu des différents canaux et tuyaux de distribution.”
Par ailleurs, l’expert préconise qu’en 2050, le volume des eaux non traitées en Tunisie, devrait atteindre plus de 600 millions de mètres cubes. Il est donc primordial de recycler les eaux usées, en optant pour un traitement tertiaire visant à éliminer les polluants non biodégradables.
En outre, l’Etat est appelé à octroyer des subventions conséquentes aux citoyens afin qu’ils puissent installer des citernes domestiques de stockage d’eaux pluviales. Il est également, nécessaire de se doter d’un cadre légal pour encadrer le secteur et améliorer sa gouvernance. Pour cela, il est important d’adopter le code des eaux, actuellement soumis à l’examen de la présidence du gouvernement.
Les différentes mesures citées précédemment, sont inscrites dans l’étude stratégique “Eaux 2050”. Il suffit seulement d’une volonté politique pour les appliquer et passer à un nouveau modèle de gouvernance qui rompe définitivement avec l’ancien; lequel a atteint ses limites.
Avec TAP