Nabil Hajji dirigeant du Courant Démocrate revient sur la révocation des 57 magistrats. Et ce dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com
Nabil Hajji estime qu’une question essentielle doit être posée, indépendamment de la révocation des 57 magistrats. En effet, qu’en est-il des autres juges? Resteront-ils indépendants? “Le plus choquant dans tout cela, c’est que les juges n’ont plus désormais aucun droit de s’opposer au décret-présidentiel. Plus encore, l’accusé doit prouver son innocence; mais pour y parvenir, nous savons que cela prendra des années”, poursuit-il.
En outre, dans les affaires de mœurs qui concernent certains magistrats, il dénonce une atteinte à la vie privée des gens. Estimant que cette initiative est un appel du pied aux “électeurs conservateurs; ainsi que ceux d’Ennahdha et Hizb Ettahrir. Ce qu’Ennahdha n’a pas réussi à faire, Kaïs Saïed l’a fait”.
Par ailleurs, sur le volet de l’appel des partis de l’opposition au boycott du référendum, Nabil Hajji considère que les Tunisiens sont par nature boycotteurs. De ce fait, il cite l’exemple de la faible participation des Tunisiens à la consultation électronique.
En outre, “il s’agit d’une question de principe. Quand on observe le processus tout du long, on remarque les membres de l’ISIE sont désignés par Kaïs Saïed. Il en va de même pour le Conseil supérieur de la magistrature provisoire. Sans oublier que les magistrats ont, sous la présidence de Kaïs Saïed, une épée de Damoclès suspendue au-dessus de leur tête.
Et de conclure: “Ce qui veut dire que ce processus est erroné de fond en comble.”
Il faut dire que les agissements du pouvoir exécutif prennent une autre tournure. Alors qu’on croyait les pratiques de l’ancienne époque révolues.