Premier jour du Ramadan et un premier jour pas comme les autres. En raison de la pénurie de certains aliments essentiels tels que le blé tendre, la farine pour faire du pain, les conséquences sont lourdes. Plus encore, cela ne fait que paniquer les consommateurs.
En ce samedi 2 avril 2022, correspondant au premier jour du Ramadan, il n’était que 14 heures; et pourtant les files d’attente étaient interminables devant les boulangeries.
Une première aussi dans l’histoire de la Tunisie, qui connaît une pénurie de produits de première nécessité. Une situation qui peut encore s’aggraver s’il n’y a pas de solutions urgentes.
Aujourd’hui, une bonne partie des Tunisiens se sentent désemparés face à une telle situation. Trouver du pain est devenu un sujet de préoccupation. Que ce soit au Gand Tunis, à Kasserine, ou ailleurs, le constat est le même. Les boulangers ne peuvent plus répondre aux attentes des Tunisiens. Alors, les citoyens se trouvent contraints de restreindre leur consommation.
Maher, un jeune homme de 37 ans, témoigne. Il souligne que pour faire face à la pénurie de pain, une partie des Tunisiens a trouvé astuce. A savoir: congeler le pain.
Maher avait coutume d’arriver chez le boulanger après avoir fini son travail. Il est 14h30, il croyait qu’il pouvait en acheter tranquillement. Mais à son grand étonnement, même si on en trouve, il faut faire faire la queue. Autrement dit, on ne peut rien faire, si ce n’est de prendre son mal en patience une heure ou deux. Et tout ceci rien que pour acheter, dit-il avec un sourire amer.
Il ajoute: “Cependant, en ce premier jour, j’ai remarqué que les gens achètent dix baguettes ou même plus. Je me pose la question si c’est pour leurs voisins ou pour eux.”
De son côté, Malika, une citoyenne, considère que la crise du pain n’est pas la seule en Tunisie. Elle cite d’autres produits, tels que la farine, la semoule, qui sont devenus introuvables.” J’espère que c’est éphémère ce qui se passe et que tout rentrera dans l’ordre”, rétorque-t-elle.
D’ailleurs, aujourd’hui, les clients s’affolent du manque de plusieurs produits. C’est ce que Walid, un épicier de l’Ariana nous révèle. Il précise dans ce contexte: “Avec le manque criard de pain, je ne peux vendre que du Mlawi ou parfois du Tabouna. En attendant que les autorités trouvent des solutions.”
A mesure que la crise de la hausse des prix et le manque d’approvisionnement de certains produits alimentaires augmentent, les Tunisiens se sentent à la fois frustrés et préoccupés. Plus encore, sous le signe de panique pour un premier jour, les citoyens espèrent que les choses se calment le plus rapidement possible.
Bon ramadan à toutes et à tous..