Conclu en mars, le dernier accord de l’Argentine avec le FMI (Fonds monétaire international) n’a rien de nouveau pour le pays d’Amérique latine.
La relation entre l’organisation internationale et l’Argentine a commencé en 1956. Elle est marquée par les critiques des politiciens, des économistes et d’une partie de la population. Les négociations du gouvernement d’Alberto Fernández avec le fonds ont provoqué des manifestations dans le pays, selon la presse argentine.
Des phrases telles que “Loin du FMI” et “La dette est toujours payée avec la faim du peuple”, utilisées dans les protestations contre l’accord, illustrent l’humeur des Argentins face au Fonds. Cependant, des sondages de différents instituts ont indiqué qu’environ 80% de la population argentine était favorable à l’accord.
Des dirigeants syndicaux, des industriels et des gouverneurs de province se sont rendus au Congrès pour défendre la négociation. A. Fernández lui-même dit qu’il regrette “beaucoup” la décision de l’ancien président Mauricio Macri de revenir aux emprunts auprès du FMI. C’est ce que rapporte le site spécialisé espagnol Poder. Mais, à cette époque, l’Argentine avait déjà une dette de plus de 44 milliards de dollars auprès du FMI.
C’est dans ce contexte que les négociations sur la manière dont le pays rembourserait sa dette auprès du fonds ont commencé. “La valeur par défaut n’est pas une alternative. C’était une étape nécessaire. Il n’y a rien à célébrer, ils m’ont élu président pour résoudre les problèmes et c’était le plus gros”, a déclaré Alberto Fernández en février 2022, rappelle notre source.
La dette s’élève à 366 milliards de dollars
Ainsi, l’accord a été approuvé. Et la raison, selon les experts, est que l’Argentine ne pouvait pas se permettre, politiquement et économiquement, de ne pas négocier avec le FMI.
L’accord de refinancement de la dette de 44 milliards de dollars de l’Argentine évite un neuvième moratoire. C’est-à-dire la suspension du paiement de la dette du pays. Cet accord a débuté en 2018. Il est le 21ème de l’Argentine avec le FMI.
Au total, la dette de l’Argentine s’élève à 366 milliards de dollars, selon la BC locale. Parmi ceux-ci, 170 milliards de dollars (soit 46,4% du total) sont libellés en devises étrangères.
Outre la longue histoire, le mécontentement de la population et d’une partie de la classe politique argentine face à un accord avec le FMI est dans les contreparties. Les affiches des manifestants parlant de la “faim” comme moyen de paiement rappellent les mesures économiques impopulaires réclamées par le FMI pour favoriser l’ajustement fiscal de l’économie argentine. Rappelons enfin que le pays a déjà conclu 21 accords avec le FMI depuis 1956.