934 mouvements sociaux ont eu lieu pendant le mois de juin. C’est ce qu’affirme le rapport mensuel de l’Observatoire social tunisien. Il relève du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES).
En effet, ce rapport publié aujourd’hui, 10 juillet, précise que ce mois de juin est le plus élevé en matière de protestation sociale depuis trois ans. Et ce, malgré la situation exceptionnelle due à la pandémie de Coronavirus. Ainsi la contestation sociale est au rendez-vous.
Au niveau géographique, les gouvernorats de Sidi Bouzid, Tataouine, Gafsa et Kairouan sont au premier plan des zones de gronde sociale, avec 634 mouvements de protestation. Ce qui représente environ 67,8% du total des protestations observées. Ainsi, le Sud et le Centre se positionnent en première position.
Autre indice alarmant. L’augmentation des protestations violentes. C’est-à-dire celles susceptibles de dégénérer ou accompagnées de violences. Elles ont représenté 68,1% du total des manifestations du mois de juin. Et ce, contre 51% au cours des derniers mois. Les observations de l’ONG affirment que « la plupart de ses protestations s’orientent vers l’organisation et la coordination ».
Risque de violence dans le gouvernorat de Sidi Bouzid
Si le gouvernorat de Kairouan a toujours été en première ligne, cette fois c’est le gouvernorat de Sidi Bouzid qui occupe la première marche du podium. “Cette région se caractérise par son caractère anarchique, ce qui signifie qu’elle peut être plus souvent encline à la violence”. C’est ce qui ressort du rapport.
Ainsi, le nombre de protestations enregistrées dans la région au cours du mois de juin a atteint 207. Suivent: Tataouine en deuxième position avec 154 protestations; Gafsa avec 150 mouvements; et Kairouan avec 123 protestations.
En outre, le Centre-Ouest arrive au premier rang des régions les plus protestataires. Il est suivi du Sud-Ouest et de l’Est; puis du Nord-Est et du Nord-Ouest. Le nombre de manifestations violentes ou à tendance violente a atteint 636, soit 68,1% du total des manifestations du mois de juin 2020.
Plusieurs théâtres de protestations en Tunisie
La diversification des espaces de protestations riment avec la diversification des revendications. En effet, les routes représentaient le premier espace pour les manifestants en colère avec 30%. Puis viennent les hôpitaux avec 13% et le siège des gouvernorats à hauteur de 11,5%.
Quant aux formes de protestation, ce sont les sit-in qui arrivent au premier rang des manifestations observées avec 45,4%. Ensuite, on retrouve des rassemblements protestataires à hauteur de 16,1%. Et des blocages de routes avec 5,9%.
Enfin, le mois de juin a été le théâtre de 26 sit-in, dont la plupart revendiquent l’emploi et le développement régional.