La pandémie Covid-19 a accéléré le processus de transformation digitale.
La crise sanitaire a obligé les banques à composer avec les changements opérés qui ont touché toute l’architecture-métiers du front office. Et ce, de l’agence bancaire à la direction générale, en passant par les fonctions transversales du siège. Elles œuvrent tous, en mode Abeilles-ouvrières face à des défis aussi internes qu’externes majeurs.
Un défi d’image : comment vont-elles soigner leur image et leur communication face à cette crise sanitaire et face à des clients peinés et des secteurs sinistrés ? La contribution pécuniaire à l’élan de solidarité nationale est-elle vraiment suffisante ?
Un défi stratégique : les plans stratégiques sont généralement produits pour un cap de trois ans. Qu’en est-il de leur capacité à mobiliser l’intelligence collective de leurs équipes de travail pour corriger et affiner leur modèle ?
Un défi mixte commercial-opérationnel relatif aux enjeux d’offres : crédit, moyens de paiement, épargne, assurance couplés des enjeux de PCA immunisé contre tous les risques.
Des défis externes conjoncturels et macroéconomiques : la pandémie a frappé de plein fouet les secteurs de l’industrie, du tourisme et du commerce de détail. La fermeture des usines a eu des effets en cascade sur leurs chaînes d’approvisionnement.
“La crise sanitaire a obligé les banques à composer avec les changements opérés qui ont touché toute l’architecture-métiers”
Parce qu’elles ne trouvent plus de débouchés pour les biens et les services qu’elles produisent, les entreprises sont confrontées à une baisse importante. Voire à l’arrêt de leurs recettes. Plusieurs d’entre elles ont déclaré leur faillite. Les moteurs de la croissance sont grippés. Le repli est acté et les perspectives sont très pessimistes !
Les banques sont-elles vraiment prêtes à consolider leur démarche RSE, se sacrifier et revoir leur stratégie de distribution de dividendes (réduction ou suppression) au profit d’un réinvestissement responsable, solidaire et éthique ? Le digital pourrait-il mouliner risque et rentabilité pour apporter des réponses plus fiables à ces interrogations ?
L’heure est à la disruption
Le digital sera sans doute change maker. Il sera le cœur de toute transformation structurante. Les banques se trouvent désormais dans l’obligation de repenser profondément leur stratégie, leur organisation, la scalability de leur business modèle, une smart refonte de tous les métiers la blockchain en l’occurrence pourrait s’imposer. Et ce afin d’explorer les leviers d’innovation et intégrer intégralement ou en partie l’ère de la Néobanque.
Force est de constater que la crise sanitaire a impacté directement non seulement l’économie réelle. Mais également le secteur bancaire (chute de PNB, augmentation du risque, dégradation du coefficient d’exploitation…). C’est un secteur censé fiancer les PME et les TPE cœur du tissu économique. Et ce en ébranlant ses ratios ainsi que ses fonctions clés. Je citerai en particulier “Risque et Conformité”.
Par ailleurs, les outils de la Fintech (Big data, IA, algorithmes, Cloud …) servent à mieux implémenter leur système d’information SI pour palier ces risques en produisant des scénarios, cartographiant la typologie des risques. Et générant ainsi des outputs circonstanciés au service des opérations d’analyses, de scooring, d’évaluation et d’aide à la décision.
Comment les banques doivent-elles se réinventer?
Un contrôle permanent de premier ordre suivi d’un second basé sur un SI implémenté par les outils automatisés corrigerait les défaillances réglementaires. Il renforcerait l’application des procédures prudentielles et baloises et optimiserait le processus décisionnel.
Les banques sont également appelées à diversifier leur produit et service, multiplier les partenariats avec les Fintech et rebondir sur l’Open Banking pour améliorer l’expérience client et créer de la valeur. L’optimisation des coûts et la personnalisation des services serait au cœur de leur stratégie client. Celle-ci s’appuie sur un environnement open et implémentable.
Les banques et les établissements financiers demeurent acteurs incontournables de notre économie. Leur rôle traditionnel doit se poursuivre mais en réinventant notamment des modèles résilients et viables même en temps de crise.
Leur pérennité n’est pas seulement tributaire de leur solidité financière mais aussi des indicateurs de l’économie dans sa globalité. Elles sont invitées à se mobiliser, à continuer à soutenir les agents de l’économie du simple ménage aux instituions étatiques. Ainsi qu’à participer à la résilience nationale et évoluer.
“Les banques et les établissements financiers demeurent acteurs incontournables de notre économie”
La résilience n’est pas le fait de résister mais plutôt de transformer: transformer les menaces en opportunités, s’offrir une visibilité sur l’avenir dans une économie incertaine, brainstormer, solutionner et innover, se donner les moyens de se repositionner sur une nouvelle chaîne de valeur. Ainsi que s’ouvrir sur notre écosystème local qui regorge de potentialités. Et qui dispose de réels leviers stratégiques capables d’accompagner cette transition bancaire. Les clusters, incubateurs, startupers ingénieurs sont la matière grise inestimable. Et une aubaine pour les banques de s’offrir une expertise reconnue sur la CVM.
En conclusion, comment nos banques vont pouvoir capitaliser ces cyber-ressources nationales sûres, amortir ce choc structurel et rebondir “smart” sur une transition inéluctable ?