Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé vendredi un décaissement de 545,2 millions de DTS. (Soit l’équivalent de 745 millions de dollars ou 100 % de la quote-part) en faveur de la Tunisie au titre de l’instrument de financement rapide (IFR). Ces ressources permettront de répondre aux besoins urgents de financement du budget et de la balance des paiements, causés par la pandémie de COVID-19.
L’économie de la Tunisie devrait se contracter de 4,3 % en 2020. Et ce sous l’effet de la COVID-19. Il s’agira de la récession la plus grave depuis l’indépendance du pays en 1956. Cet appui du FMI aidera les autorités à répondre aux besoins notables de financement du budget et de la balance des paiements, estimés à 2,6 et 4,7 % du PIB, respectivement.
En effet, le financement du FMI appuiera les mesures d’urgence prises par les autorités pour endiguer la propagation du virus. Et atténuer ses répercussions sur le plan humanitaire, social et économique dans un contexte plus incertain que jamais.
Ces mesures consistent notamment à accroître les dépenses de santé, renforcer les dispositifs de protection sociale et soutenir les petites et moyennes entreprises touchées par la crise.
Garantir un niveau adéquat de réserves internationales
Par ailleurs, le financement du FMI garantira un niveau adéquat de réserves internationales. Il permettra, en outre, de mobiliser des financements supplémentaires auprès des bailleurs de fonds.
Les autorités sont déterminées à continuer de mener une politique économique prudente et à reprendre le rééquilibrage budgétaire dès que la crise se résorbera. Et ce afin d’assurer la stabilité macroéconomique de la Tunisie et la soutenabilité de sa dette.
À la suite des délibérations du conseil d’administration, Mr. Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint et président de ce conseil, a fait la déclaration ci-après :
« La pandémie de Covid-19 a frappé la Tunisie de plein fouet. La pandémie aggravera les déséquilibres budgétaires déjà marqués de la Tunisie. Elle fera naître des besoins urgents de financement du budget et de la balance des paiements. L’économie devrait se contracter de 4,3 % en 2020 ».
« Les autorités ont pris des mesures urgentes. Elles ont l’accent sur le secteur de la santé, les dispositifs de sécurité sociale et les entreprises en difficulté ».
« Les autorités s’emploient également à limiter les tensions budgétaires, notamment au moyen d’un mécanisme d’ajustement automatique des prix des carburants, de mesures urgentes d’économies sur la masse salariale de la fonction publique et d’un rééchelonnement des investissements publics non prioritaires ».
« En vue d’appuyer les efforts consentis par les autorités, l’achat au titre de l’instrument de financement rapide (IFR) fournira la majeure part du financement nécessaire à la mise en oeuvre de mesures de riposte à la crise. Il permettra d’assurer un niveau adéquat de réserves internationales ».
Préserver la soutenabilité de sa dette
« La stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette sont tributaires de la mise en oeuvre résolue de mesures et de réformes. Notons que les autorités sont déterminées à reprendre le rééquilibrage budgétaire une fois que la crise se résorbera. Ce rééquilibrage consistera notamment à réduire la masse salariale de la fonction publique en pourcentage du PIB. Et à poursuivre les réformes des subventions énergétiques, tout en tenant compte des répercussions sociales de ces mesures ».
« La Banque centrale de la Tunisie est déterminée à resserrer sa politique monétaire en cas de tensions sur le taux de change ou l’inflation. La BCT est déterminé aussi à éviter toute intervention de change de grande ampleur afin de préserver les réserves internationales ».
« La mobilisation de financements concessionnels et sous forme de dons auprès des partenaires extérieurs est cruciale. Et ce pour aider la Tunisie à faire face à la crise de la Covid-19. Cet appui contribuera, par ailleurs, à préserver la soutenabilité de sa dette. »
Source : FMI