Voilà qu’on reparle de Mustapha Ben Jaafar comme candidat potentiel, parmi d’autres noms qui circulent, au poste de chef du gouvernement.
A part quelques réapparitions furtives lors de cérémonies officielles où l’on prend soin d’inviter les anciens pour faire bonne figure, ou quelques sorties médiatiques rares pour être signalées, Mustapha Ben Jaafar, l’ancien président de la Constituante et père de la meilleure constitution du monde, comme il aime le souligner, préfère rester en retrait pour on ne sait jamais. A-t-il eu raison d’agir ainsi? On le saura dans très peu de temps. Comme on ne peut pas aussi dire qu’il ronge son frein. Puisqu’il ne manque pas de répondre présent quand on le lui demande. Et puis, il y a de ces accointances coupables qui vous laissent complètent K.O. Bons baisers de Montplaisir, où quand on décide de se racheter en vous tendant une perche…
Qui parle encore aujourd’hui du docteur Ben Jaafar et de son Ettakattol? A part cette participation fort remarquée d’Elyès Fakhfakh ancien ministre des Finances sous la Troika à la course présidentielle, et qui lui a valu du reste une nomination à l’oscar de la Kasbah, à coté de son mentor, presque personne.
Lors de la campagne pour les législatives, Khélil Zaouia, son compère du gouvernement qui avait en charge les affaires sociales, a bien essayé de faire renaître le parti de ses cendres, en vain.
Mustapha Ben Jaafar, ou le symbole de l’ingratitude incarnée. Voilà encore une fois, l’exemple parfait de quelqu’un qui par un choix hasardeux et contre-nature s’est politiquement auto-trucidé. Et encore une fois, la faute est à Ghannouchi, qui semble être revenu à de meilleurs sentiments… La preuve que lorsque vous rendez de bons et loyaux services à votre employeur, il arrive qu’il ne vous oublie pas. Alors, une ébauche de come-back, ce nom sur la liste des nominés?
Quand on a été sous les feux de la rampe et comblé d’honneurs pendant trois ans, prendre sa retraite, après une cuisante défaite, n’est pas facile à digérer pour un homme qui a été à la pointe du combat contre la dictature et pour la liberté.
Quitter la scène active, après avoir été un acteur politique majeur, devient un exercice douloureux. Comme toute tentative de catharsis, qui au final, ne peut être que salutaire pour recoller les morceaux. Et cela vaut pour tous les échecs. M. Ben Jaafar peut-il encore rêver d’un retour d’ascenseur? On ne tardera pas le savoir; et en plus, si les autres le veulent bien. A sa guise, le seigneur de Montplaisir qui continue à faire et à défaire, même si les temps ne sont plus comme avant.
Par exemple, j’ai beaucoup de respect pour ce lutteur de la première heure qu’est Ahmed Nèjib Chabbi. Il semble avoir retenu les leçons de tous ses échecs. Qu’en est-il de son compagnon de route?
Cela dit, que sont devenus d’autres personnalités de la famille qui ont occupé des postes plus ou moins importants? A l’instar de l’ancien ministre de l’Education nationale, Abdellatif Abid et l’ancien deuxième vice-président de la Constituante, Larbi Abid?
En charge d’un Centre de la Ligue arabe à Tunis sans grand intérêt pour la Tunisie. Et ce, depuis son échec au poste de directeur général de l’Alecso, le premier cité qui espérait poursuivre le bail, a été évincé de son poste pour des raisons qui restent obscures.
Nul doute que le point de chute est doré, et qu’il donne forcément envie à beaucoup d’hommes politiques en mal de recyclage. Larbi Abid, lui, a renfilé sa robe noire d’ardent défenseur de la veuve et de l’orphelin, faute de mieux.
Cela dit, jeudi 7 novembre 2019, le chef du gouvernement Youssef Chahed était en visite à Alger. Et ce, pour réaffirmer le caractère privilégié des relations fraternelles entre la Tunisie et l’Algérie, selon la terminologie officielle. Avec toutefois un petit bémol : ils étaient quatre à avoir effectuer le déplacement dans la capitale algérienne. A savoir: Youssef Chahed; son conseiller diplomatique Tarek Ben Salem; le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Sabri Bachtobgi qui assure l’intérim du ministère; ainsi que Abderraouf Bettbaieb fraîchement nommé ministre-conseiller auprès du président de la République.
Tout cela, pour en fin de compte, et c’est là le plus important, remettre une lettre de Carthage qui a annoncé que l’Algérie était une priorité. Je trouve que c’est un peu trop. Je n’ai pas vu soit dit, notre ambassadeur à Alger. On laisse entendre que son remplacement serait imminent, alors qu’il vient juste de prendre ses fonctions…