En dépit des incitations offertes par le nouveau cadre juridique de l’investissement aux agriculteurs, le président de l’Union Tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche (UTAP), Abdelmajid Ezzar, estime qu’il existe des améliorations à apporter.
D’ailleurs, l’organisation agricole n’a pas manqué d’adresser plusieurs critiques à l’égard de la politique publique en matière d’agriculture, et ce, à maintes reprises. Les revendications des agriculteurs sont nombreuses : la mise en place de la Caisse de compensation contre les catastrophes naturelles, l’octroi de terres domaniales aux jeunes agriculteurs, la régularisation des prix et la mise en place d’un système de sécurité sociale efficace et équitable pour les agriculteurs et les marins-pécheurs.
Alors que le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Samir Taïeb, explique les avantages et les incitations accordées par le nouveau cadre juridiques aux agriculteurs sur un ton enthousiaste, Abdelmajid Ezzar semble ne pas être du même avis.
En marge de l’événement consacré à la présentation des avantages et des opportunités offertes par cette loi aux agriculteurs, le président de l’UTAP considère que le nouveau cadre juridique a apporté un certain nombre d’améliorations par rapport à l’ancien code d’investissement, notamment en ce qui concerne le taux des primes, « mais il reste en deçà de nos attentes, surtout qu’il n’a pas proposé de primes spécifiques aux jeunes titulaires des diplômes de l’enseignement supérieur ou les titulaires de diplôme de formation agricole dans le secteur agricole », dit-il.
Le problème est bel et bien sérieux à un moment où le secteur agricole connaît un vieillissement et que les jeunes sont en train de fuir cette profession. Pour cette raison, pour le président de l’UTAP a considéré que faire de l’agriculture un moteur de développement ne passe que par l’implication de la jeunesse dans ce secteur.
Omar Behi, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Agriculture et des Ressources hydrauliques, chargé de la Production agricole, a exposé les avantages et incitations accordées par le nouveau cadre juridique aux agriculteurs et investisseurs dans l’agriculture. « Pour prendre un exemple : en vue d’encourager la mécanisation, nous avons augmenté la prime d’investissement de 25 à 30%. La surface minimale requise pour bénéficier de facilités d’acquisition d’ un tracteur était de 50 hectares actuellement, elle est de trente hectares. Quant à l’espace exigé pour une moissonneuse-batteuse, il était de 200 hectares et à présent il n’est que de 100 hectares., et ce, pour promouvoir la mécanisation” dit-t-il et d’indiquer que le parc du matériel agricole est vétuste.
D’un autre côté, les prêts fonciers accordés aux jeunes agriculteurs sont passés de 150 mille dinars à 250 mille dinars, remboursables sur 25 ans avec une période de grâce de 7 ans après avoir été de 5 ans. Pour l’autofinancement, il est de l’ordre de 5% de la valeur de la terre et 10% du coût des travaux d’aménagement.