Le terrain n’est pas encore favorable à l’essor de la finance islamique en Tunisie. Tel est le constat qui ressort des propos de l’économiste Dhafer Saïdane. En effet, bien que la Tunisie ait été gouvernée durant deux ans par un régime islamique, les finances islamique en Tunisie constituent « un exemple caractéristique de lenteur et de méconnaissance », affirme M. Saïdane.
Ainsi, selon l’économiste, deux paramètres s’opposent à l’émergence du concept en Tunisie, à savoir : « la faiblesse des ressources humaines et l’absence d’une réglementation appropriée » ; avant de s’interroger devant l’absence de volonté politique, en affirmant qu’en dépit de plusieurs commissions de travail sur la question… rien n’a été véritablement réalisé.
Pour que le potentiel de la finance islamique se transforme en produit sur le marché réel, Dhafer Saïdane recommande vivement la réalisation d’un certain nombre de conditions, telles que :
– La présence d’une volonté politique en rappelant que le passage du mouvement d’Ennahdha n’a rien réalisé dans ce domaine;
– Le développement du niveau de connaissance des particuliers de la finance islamique et de ses produits;
– L’encouragement à la proximité géographique des banque islamiques vis-à-vis des clients;
– La formation de chargés de clientèle et de cadres bancaires capables d’expliquer et de commercialiser les produits financiers islamiques.