Parmi les hydrocarbures, et de par leur nature, le pétrole et le gaz sont amenés un jour ou l’autre à se tarir. De ce fait, et depuis que le temps du pétrole bon marché est révolu, la question des réserves en énergies fossiles constituent une préoccupation majeure. Le monde devra donc se passer du pétrole, première source d’énergie dans le monde, qui satisfait 32 % des besoins énergétiques. Selon les projections, on estime que les réserves prouvées de pétrole conventionnel seront encore disponibles durant une période variant entre quarante et soixante ans.
En 1956, M. King Hubbert avait imaginé un modèle prédisant l’évolution de la consommation. Cette courbe en forme de cloche montrait un pic vers 1969 suivi d’un déclin de la consommation du pétrole irréversible. Le terme pic pétrolier désigne également la période dans une région donnée, qui correspond approximativement à la moitié de l’extraction du total des réserves, mais également un point à partir duquel la production diminue et à laquelle s’associe une augmentation du prix du pétrole, pour aboutir à un stade où la demande dépasse largement l’offre. En dépit du fait que ce modèle de prédiction ne fait pas l’unanimité auprès de tous les experts – notamment sur le moment où le pic pétrolier arrivera, et la forme de la courbe de production -, l’incapacité à répondre à une demande sans cesse grandissante de par le monde est désormais une certitude.
Parce que le monde n’est pas prêt à se passer d’énergie fossile de sitôt, les procédés de réalisation d’hydrocarbures de synthèse sont désormais devenus une voie de recherche prioritaire.
A cet effet, cet axe de recherche repose principalement sur la possibilité de fabriquer, des hydrocarbures à partir du CO2, la principale réaction étant la réduction de dioxyde de carbone en monoxyde de carbone. Seulement, et durant des décennies, les scientifiques se sont heurtés d’une part à la question de l’efficacité du procédé de fabrication, et d’autre part et surtout au problème de coût de fabrication.
Auparavant , des scientifiques de l’université de l’Illinois à Chicago avaient déjà conçu un procédé de synthèse efficace, reposant sur la cocatalyse en deux étapes, à partir d’un liquide ionique dans un premier temps, puis en utilisant de l’argent dans la deuxième étape. Néanmoins le coût de fabrication, trop élevé en raison de l’utilisation de l’argent, ne permettait pas l’exploitation de ce procédé à grande échelle.
Par le biais de la nanotechnologie, les scientifiques de la même université ont mis au point un système de synthèse reposant sur la capacité catalytique de nanofibres de carbone pour la réduction de dioxyde de carbone en monoxyde de carbone, une voie renouvelable et rentable sans avoir recours aux métaux des catalyseurs habituels . La réaction de synthèse étant « aidée » par des molécules d’azote. D’un point de vue général la découverte pourrait conduire à une nouvelle génération de catalyseurs plus efficaces et moins coûteux que les catalyseurs métalliques classiques, habituellement imprégnés de métaux précieux.
Ce nouveau procédé soulève de ce fait une question d’ordre écologique, car si cette voie de synthèse aboutit à des hydrocarbures de synthèse à bas prix, le problème de la pollution engendrée par les énergies fossiles se posera davantage, alors que nombre de personnes se réjouissaient du fait d’avancer vers l’ère des énergies cent pour cent propres.