Le Syndicat des pharmaciens d’officine de Tunisie (SPOT) a annoncé, lundi 15 décembre, sa décision d’arrêter de travailler avec le système du « Tiers Payant ». Et ce, à la suite de l’échec des négociations avec la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) et de l’inaction des autorités.
Sur sa page Facebook, le SPOT explique que cette décision fait suite à la rupture unilatérale des négociations par la CNAM. Après un premier round « positif » le 21 novembre ayant abouti à un projet de déclaration commune, la CNAM a refusé sans justification de tenir la seconde réunion prévue le 28 novembre et a rejeté le projet. Ce que le syndicat qualifie de « manquement flagrant à ses engagements ».
Le bureau national du syndicat justifie sa décision par l’absence de cadre légal clair, les retards persistants des remboursements sans garanties, et l’absence totale de réaction des autorités gouvernementales une semaine après l’annonce de cette mesure. Il dénonce une « situation grave d’irresponsabilité dans un dossier qui touche directement à la sécurité nationale ».
Par ailleurs, le syndicat accuse les autorités, notamment la Présidence du gouvernement, le ministère des Affaires sociales et le ministère de la Santé, d’inaction malgré des alertes répétées. Il rejette désormais « la responsabilité entière » sur elles. Tout en affirmant que les pharmaciens « refusent d’endosser toutes les politiques erronées » et le rôle de « prêteur et de banquier ».
Face à ce qu’il décrit comme un « effritement structurel » de la profession, le syndicat se dit prêt à réintégrer le système du Tiers Payant uniquement lorsque de « réelles garanties légales et financières » seront mises en place pour protéger à la fois le patient, le pharmacien et le système de santé.