Entre les instances onusiennes, africaines et européennes, le ton se durcit depuis les propos et pratiques, qualifiés de “xénophobes ” en Tunisie. Que peut-on déduire?
Elyes Kasri analyste politique et ancien ambassadeur a souligné via son post “qu’il urge de casser cette déferlante qui risque de porter un préjudice considérable aux intérêts de la Tunisie et à son image.”
Il précise à cet effet: “S’il faut reconnaître que les premiers contacts avec les émissaires africains ont quelque peu calmé les passions plus ou moins sincères, il reste quand même que cette bombe potentielle que certains esprits et chancelleries malveillants cherchent à instrumentaliser, doit être définitivement désamorcée par des actions tangibles et crédibles.”
Et de poursuivre: “La célébration le 25 mai de la journée de l’Afrique et du soixantième anniversaire de l’organisation panafricaine sera une occasion propice pour entamer un processus de réconciliation de la Tunisie avec son continent, son identité et ses racines africaines.
Une célébration exceptionnelle de la journée de l’Afrique s’impose avec un discours présidentiel à la hauteur de l’événement et des annonces tangibles et crédibles pour rétablir l’image de la Tunisie plurimillénaire, terre d’hospitalité et carrefour de civilisations.”
Pour commencer les solutions sont multiples. Elyes Kasri préconise que “la Tunisie pourrait annoncer le doublement des bourses accordées aux étudiants africains et un mécanisme interdépartemental permanent d’encadrement, dans les limites de la loi et de nos moyens et engagements internationaux, des ressortissants subsahariens en situation régulière et irrégulière afin d’élever notre gestion du séjour des ressortissants subsahariens du volet sécuritaire à celui de notre appartenance à ce continent auquel nous avons donné son nom et à notre solidarité avec nos frères africains.”
Avant d’ajouter: “Une structure interdépartementale, sous l’égide de la présidence de la République et la direction du ministère des affaires étrangères, avec la participation des différents intervenants sociaux et privés, devra œuvrer à solutionner les problèmes qui ont depuis des années freiné le développement de nos relations et échanges avec l’Afrique.”
Il ajoute: “Un sursaut s’impose de toute urgence avant la tenue du prochain sommet de l’union africaine ou, faute d’actions crédibles et d’une participation tunisienne au plus haut niveau, des déclarations et peut être même des décisions manigancées et instrumentalisées par certaines parties malveillantes, risquent d’effacer le capital de sympathie accumulé par la Tunisie depuis soixante ans et d’en faire un état paria sur son propre continent.
Alors que pour des raisons plus ou moins valables la Tunisie est engagée dans une phase d’incompréhension avec l’Europe et les Etats-Unis d’Amérique, il serait hautement préjudiciable de laisser nos détracteurs faire monter cette vague de déception et même de stigmatisation contre la Tunisie sur le continent africain. “
“La célébration de la journée de l’Afrique doit impérativement servir à effacer le récent épisode et ses malentendus et entamer un processus crédible de réconciliation de la Tunisie avec l’Afrique.”, conclut-il