La croissance dans la région MENA devrait s’accélérer, atteignant 2,7 % en 2025, avant de se renforcer davantage pour atteindre 3,7 % en 2026 et 4,1 % en 2027, selon le dernier rapport de la Banque mondiale intitulé « Les Perspectives économiques mondiales », publié, mardi 10 juin.
Dans les pays importateurs de pétrole, les prévisions anticipent une accélération de la croissance à 3,6 % en 2025, 3,9 % en 2026 et 4,3 % en 2027. Cette accélération s’explique principalement par le renforcement de la consommation privée à la faveur du ralentissement de l’inflation, par la reprise de la production agricole et par l’hypothèse d’une atténuation des tensions géopolitiques.
En Égypte, la croissance devrait progresser à la suite du déploiement de l’accord d’investissement conclu avec les Émirats arabes unis. Elle devrait se raffermir au Maroc et en Tunisie avec l’amélioration attendue des conditions météorologiques. À Djibouti, l’activité portuaire, les recettes d’exportation et d’importants investissements étrangers dans le développement des infrastructures portuaires alimenteront la croissance.
Parmi les économies en situation de fragilité et de conflit, le Liban devrait enregistrer un taux de croissance de 4,7 % cette année, sous réserve que la trêve perdure. Pour la Palestine, les prévisions tablent sur une reprise en 2026, à condition que la reconstruction puisse être lancée. En Syrie, l’activité devrait progresser cette année grâce à l’amélioration des relations avec les grandes économies. En revanche, en raison de la situation sécuritaire, le PIB du Yémen devrait à nouveau se contracter en 2025.
La possible intensification des mesures protectionnistes de la part des partenaires commerciaux demeure un risque majeur pour la région MENA. Si les incertitudes liées aux politiques commerciales mondiales venaient à se prolonger, elles pourraient fragiliser la confiance des entreprises et des consommateurs, et freiner les investissements dans la région.
Par ailleurs, des politiques monétaires plus restrictives que prévu, en réaction à la montée des pressions inflationnistes mondiales, pourraient faire augmenter les coûts d’emprunt, provoquer des sorties de capitaux et entraîner des dépréciations monétaires. Dans les pays exportateurs de pétrole, une baisse des prix au-delà des hypothèses du scénario de référence risquerait de réduire les recettes budgétaires ainsi que les perspectives de croissance. Enfin, une recrudescence des conflits armés, des flambées de violences, des troubles sociaux ou la survenue de catastrophes naturelles plus fréquentes et plus graves pourraient également freiner l’activité économique dans la région.