Alors que la Tunisie amorce une transition cruciale vers des solutions de paiement modernes, la 5ᵉ édition des Journées d’études du secteur financier, organisée par l’ATCF (Association tunisienne pour la promotion de la culture financière), s’impose comme un rendez-vous stratégique.
Au cœur des débats : la fin progressive du chèque comme pilier du paiement et du crédit informel, les alternatives émergentes, et les leviers pour une transformation durable du système financier national.
C’est autour de ce thème crucial que s’est tenue la 5e édition des Journées d’études du secteur financier, organisées par l’Association tunisienne pour la promotion de la culture financière (ATCF), avec le soutien du cabinet EY, les 2 et 3 mai 2025 au Novotel Lac 2 à Tunis.
L’événement a rassemblé des représentants des institutions de régulation tunisiennes (BCT, SMT, CBF), des banques, et d’autres acteurs du secteur financier.
Modérée par Ahmed El Karm, président du conseil d’administration de Tunisie Leasing & Factoring et président d’honneur de l’ATCF, la première journée a exploré les nouveaux moyens de paiement, leurs défis et opportunités, à travers trois séances :
- Modernisation et qualité des services financiers, avec la présentation d’une étude approfondie réalisée par EY.
- Perspectives tunisiennes, où Mohamed Sadraoui (BCT) a exposé la stratégie nationale de modernisation des paiements.
- Catalyseurs du développement, incluant les interventions de la SMT et d’experts internationaux sur les évolutions à venir, les FinTech, le commerce électronique et le paiement mobile.
La seconde journée s’est concentrée sur le rôle du chèque comme instrument de crédit, encore massivement utilisé en Tunisie, souvent de manière antidatée, représentant jusqu’à 50 % des transactions à crédit des PME.
Trois axes ont structuré la réflexion :
- Les alternatives au chèque : crédit à la consommation, factoring, financements spécialisés.
- Les outils de financement adaptés aux ménages et PME, avec un focus sur l’analyse du risque et le rôle des banques.
- La microfinance et les mécanismes innovants : crowdfunding, crédit d’honneur sans intérêts ni garanties, et microassurance.
Ahmed El Karm a insisté sur la nécessité d’une transformation profonde du système, notamment via un bureau de crédit performant, capable de centraliser les données d’endettement pour une évaluation plus rigoureuse du risque.
Les conclusions de ces journées seront présentées aux autorités concernées, dans l’espoir d’alimenter les réformes en cours et de renforcer la modernisation du système bancaire et économique tunisien.