Un constat économique alarmant
Noureddine Taboubi a dressé un tableau sombre de la situation économique du pays, citant des chiffres officiels : une inflation dépassant les 8 %, une croissance atone de 1,4 % et une dette publique en forte hausse, soit 80,5 % du PIB prévu pour 2025.
Il a également évoqué la dégradation des services publics, pointant du doigt les établissements scolaires vétustes, les hôpitaux manquant de moyens et les conditions de transport dangereuses pour les travailleurs, en particulier les ouvrières agricoles.
Il a en outre fait état de l’appauvrissement croissant des classes moyenne et populaire, avec un taux de chômage stagnant à 16 %, représentant près de 700 000 personnes sans emploi, et des retraités contraints de survivre avec des pensions inférieures au salaire minimum. « Le gouvernement a préféré l’étouffement au dialogue », a-t-il souligné appelant à une révision en profondeur des politiques économiques.
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Un dialogue social au point mort
Noureddine Taboubi a insisté sur l’urgence de rouvrir les négociations sociales, tant dans le secteur public que privé. Au passage, il réclame une révision du Code du travail de manière concertée, la libération des syndicalistes emprisonnés et la réintégration de ceux licenciés pour des motifs qu’il juge « politiques ».
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Il exige également une revalorisation des salaires pour compenser la baisse du pouvoir d’achat, une réforme de la fiscalité pesant sur les travailleurs et l’application intégrale des accords sociaux signés, notamment celui du 6 février concernant les retraites.
Le secrétaire général de l’UGTT a vivement critiqué la méthode « unilatérale » du gouvernement dans sa réforme du Code du travail, qu’il a qualifiée de « violation des principes du dialogue social ». De ce fait, il demande le retrait dudit projet en l’état et l’ouverture de discussions tripartites incluant l’État, le patronat et les syndicats.
Hommage aux luttes passées et solidarité internationale
Dans un long rappel historique, Taboubi a rendu hommage aux figures emblématiques du syndicalisme tunisien, de Mohamed Ali El Hammi à Farhat Hached, en passant par les martyrs des mouvements sociaux de 1978 et 1984.
Par ailleurs, il a exprimé la solidarité de l’UGTT avec le peuple palestinien, dénonçant une « guerre d’extermination » menée, selon lui, par Israël avec le soutien des puissances occidentales et arabes.
Au passage, il réitère son appel pour une loi criminalisant toute normalisation avec « l’entité sioniste ».
Un appel à l’unité face à la crise
En conclusion, Noureddine Taboubi a appelé à l’unité des travailleurs et à la mobilisation pour défendre les acquis sociaux, et réaffirme le rôle de l’UGTT comme force de proposition. « Nous ne sommes pas des chercheurs de pouvoir, mais des défenseurs des droits », a-t-il déclaré, en écho aux valeurs historiques du syndicat.