Le Bureau exécutif national de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a vivement réagi lundi 28 avril 2025 au projet de révision du Code du travail, actuellement en discussion entre le gouvernement et les organisations patronales.
Dans un communiqué signé par son secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, le syndicat dénonce son exclusion des négociations, qualifiant cette démarche de « contournement du dialogue social ». Il s’agit ainsi de ne pas impliquer la centrale syndicale dans les négociations concernant la réforme du code du travail.
Une réforme menée sans concertation
Le texte gouvernemental, qui porte notamment sur l’organisation des contrats de travail et l’encadrement de la sous-traitance, a été examiné en circuit fermé avec les représentants du patronat. L’UGTT, pourtant principale organisation syndicale du pays, affirme avoir été sciemment écartée des débats.
Cette marginalisation viole selon le syndicat :
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La loi n°54 de 2017 instituant le Conseil national du dialogue social, dont l’avis est obligatoire pour toute réforme touchant au droit du travail ;
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Les conventions internationales ratifiées par la Tunisie, qui imposent la consultation des partenaires sociaux.
Un projet jugé incomplet et dangereux
Si l’UGTT reconnaît certains progrès dans le projet gouvernemental, elle met en garde contre :
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Des formulations ambiguës susceptibles d’être détournées au détriment des travailleurs ;
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Une approche fragmentaire qui ignore les déséquilibres structurels du Code actuel ;
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Un risque d’aggravation des conflits sociaux, le passage en force minant la paix sociale.
Mise en garde solennelle
« Cette réforme manquée cristallise les tensions », avertit le communiqué, qui appelle à :
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Une refonte globale du Code intégrant toutes les parties prenantes ;
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L’abandon des méthodes unilatérales ;
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La protection effective des droits fondamentaux des travailleurs.
À suivre : La réaction du gouvernement à ces accusations et l’évolution des négociations.