Malgré des affinités idéologiques avec Trump (immigration, anti-« woke »), la Première ministre italienne Giorgia Meloni n’a pas obtenu d’avancées majeures sur les tarifs douaniers UE-États-Unis. Les sources disponibles ne confirment pas de « faux pas » avérés. Mais elles soulignent ses limites en tant que médiatrice face à l’intransigeance commerciale de Trump.
Elyes Kasri, ancien ambassadeur et analyste politique déclare via son post ce qui suit : « Giorgia Meloni semble avoir perdu son statut particulier auprès du président Trump, après une récente visite à Washington, le 17 avril, jalonnée de malentendus et de faux pas. L’alliée de Trump dans le conflit russo-ukrainien a laissé une mauvaise impression à Washington et s’est transformée en un adversaire commercial au bord de l’impertinence aussi bien avec le président Trump que le vice-président Vance.
Faisant suite à l’antipathie prononcée à l’encontre du président français Macron, cette apparente disgrâce de l’italienne Meloni est malvenue au moment où l’administration Trump s’engage dans une reprise en main de la zone Afrique du Nord, flanc sud de l’Alliance Atlantique, de l’Algérie ou les exhortations semblent s’intensifier en vue d’un règlement rapide de la question du Sahara Occidental notamment à la faveur d’une prochaine visite à Alger de Massad Boulos, conseiller du président américain, Donald Trump, pour les Affaires africaines et moyen-orientales.
La Libye vient pour sa part de recevoir une délégation politico-militaire américaine avec notamment le Vice Amiral J.T. Anderson, commandant en chef de la 6ème flotte américaine et Richard Norland, Envoyé Spécial du président Trump pour la Libye. Des pourparlers ont été tenus séparément avec les responsables de Tripoli et de Benghazi à bord du bateau amiral de la 6ème flotte, le USS Mount Whitney, pour souligner la détermination américaine à mettre fin au désordre qui a suivi la chute du régime de Kadhafi, notamment initiée par l’ancien président français présentement repris de justice Sarkozy et son acharnement à régler avec la truandisme qui le caractérise un compte personnel avec Kadhafi et qui a fait sombrer ce pays et son voisinage dans un tourbillon d’instabilité.
On a beau reprocher au président Trump son caractère flamboyant et des fois excessifs, toutefois force est de reconnaître qu’il rendrait un grand service à notre région et à la Tunisie en particulier s’il parvenait à imposer une issue durable au délire corrosif causé par le conflit du Sahara Occidental et à l’anarchie qui prévaut en Libye depuis 2011 et même avant sous le règne fantasque du Roi des Rois d’Afrique.
Quelle sera la part de la Tunisie dans cette reprise en main américaine et cette volonté de stabilisation du flanc sud de l’OTAN pour que les Etats Unis d’Amérique puissent consacrer leur énergie à la zone Asie-Pacifique afin d’endiguer l’ascension inquiétante du dragon chinois?
Les signaux en provenance de Washington et notamment du Congres pourraient nous édifier sur ce qui attend la Tunisie nonobstant la Meloni qui montre des signes de perte d’écoute à la Maison Blanche et de basculement dans le camp européen anti-Trump.
Les signaux ne devraient pas tarder à venir que ce soit directement ou à l’occasion de la confirmation par le Sénat du nouvel ambassadeur américain à Tunis qui devrait avoir lieu au cours du mois prochain. »