Suite à l’adoption du plan égyptien pour Gaza par le sommet arabe extraordinaire tenu mardi 4 mars 2025 au Caire, Israël a annoncé son rejet, estimant qu’il ne répondait pas à la réalité de la situation dans le secteur palestinien dévasté et que le Hamas ne peut y rester.
La Maison Blanche a à son tour annoncé son rejet du plan égyptien, affirmant qu’il ne répond pas à l’aggravation de la crise humanitaire dans la bande de Gaza. « Le plan actuel ne tient pas compte du fait que Gaza est actuellement inhabitable et que les habitants ne peuvent pas vivre au milieu des décombres et des munitions non explosées », a déclaré Brian Hughes, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
Il a ajouté que le président américain Donald Trump restait attaché à sa vision de reconstruire Gaza « sans Hamas », selon l’agence Anadolu. Il a toutefois souligné que les États-Unis « attendent avec impatience de nouvelles discussions » sur cette question.
Dans son discours au Congrès, le 4 courant, Trump a évité d’entrer dans les détails du dossier palestinien et de Gaza. Se contentant de dire qu’il était déterminé à renvoyer les prisonniers et à ramener la paix au Moyen-Orient.
53 milliards de dollars en deux phases
Il est à noter que le plan égyptien, présenté au Sommet arabe, est estimé à 53 milliards de dollars pour reconstruire Gaza sur cinq ans. Il prévoit deux étapes de reconstruction, proposant la création d’un fonds sous supervision internationale qui assurerait un « financement efficace » ainsi que « la transparence et la surveillance ».
Il a également indiqué que la phase de relèvement précoce, comme elle a été appelée, s’étend sur six mois pour un coût de « 3 milliards de dollars, au cours desquels commencera le processus d’enlèvement des décombres de l’axe central (axe Salah al-Din) et du reste des zones du secteur… En plus de fournir 200 000 unités de logements temporaires préfabriquées ».
Durant cette phase, il est supposé que « sept sites seront établis qui pourront accueillir environ 1,5 million de personnes. Les Palestiniens étant logés dans des unités de logement temporaires (conteneurs), pouvant accueillir en moyenne six personnes ».
Il prévoit également de « restaurer 60 000 logements partiellement détruits dans le but d’accueillir 360 000 personnes une fois le processus de restauration terminé ».
Phase de reconstruction
La phase de reconstruction a été divisée en deux parties, s’étalant sur quatre ans et demi. Selon le document, « les besoins de financement totaux pour la (première) phase s’élèvent à 20 milliards de dollars et s’étendent jusqu’en 2027, et comprennent la mise en place de services publics, de réseaux et de bâtiments de service, la création d’unités de logement permanentes et la remise en état de 20 000 acres de terres agricoles. »
Le coût du financement de la « deuxième phase de reconstruction » atteindra 30 milliards de dollars et s’étendra jusqu’en 2030, comprenant la création de zones industrielles, d’un port de pêche, d’un port maritime et d’un aéroport.
Qui dirigera Gaza?
En outre, le plan égyptien indique que, « actuellement, dans le but de gérer la prochaine phase et par décision palestinienne, un Comité d’administration de Gaza est en cours de formation pour gérer les affaires de la bande dans une phase transitoire pour une période de 6 mois. Il s’agira d’un comité indépendant composé de technocrates et de personnalités non factionnelles, sous l’égide de l’Autorité palestinienne, en vue de lui permettre de revenir pleinement dans la bande de Gaza ».
Pour atteindre cet objectif, « l’Égypte et la Jordanie travaillent à la formation du personnel de police palestinien en vue de son déploiement dans la bande de Gaza ».
A rappeler que l’Autorité palestinienne dirigeait la bande de Gaza avant que le Hamas ne l’expulse en 2007. Cependant, Israël a souligné à plusieurs reprises ces derniers mois son refus de céder le contrôle de Gaza à l’Autorité palestinienne ou, bien sûr, au Hamas.