L’Union européenne, composée de 27 Etats membres, a déjà vidé ses réservoirs souterrains, a déclaré le géant énergétique russe, Gazprom.
L’UE a exploité ses installations de stockage de gaz à un rythme rapide et a déjà épuisé ses réserves hivernales en janvier, malgré des températures saisonnières conformes aux normes climatiques. C’est ce que rapporte le géant énergétique russe Gazprom, mardi 4 mars 2025.
Avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, les exportations de gaz russe représentaient 40 % de l’approvisionnement total de l’Union. Gazprom, autrefois principal fournisseur de l’UE, a réduit ses exportations de manière drastique il y a trois ans, à la suite des sanctions occidentales et du sabotage des gazoducs Nord Stream.
L’UE a augmenté les retraits de ses installations de stockage de gaz de 36 % au cours de la saison en cours et de 22 % au-dessus de la moyenne décennale, a déclaré Gazprom, citant des données de Gas Infrastructure Europe.
Au 28 février 2025, les installations de stockage souterraines européennes contenaient 39,2 milliards de mètres cubes de gaz, soit 38,5 % de la capacité totale ou 24,3 milliards de mètres cubes de moins qu’il y a un an…
Cette baisse significative, combinée à une réduction des sources d’approvisionnement en gaz fiables, pose des défis à l’UE pour remplir ses sites de stockage au cours de l’été et se préparer pour l’hiver à venir, a averti Gazprom.
L’UE dépend de plus en plus des importations de gaz naturel liquéfié (GNL), plus coûteux, depuis que Bruxelles a décidé d’éliminer en priorité sa dépendance à l’égard de l’énergie russe, moins chère. Si plusieurs pays de l’UE continuent de dépendre du gaz russe, beaucoup ont volontairement mis fin à leurs importations.
Lire aussi : La fin du transit du gaz russe via l’Ukraine va faire grimper le prix du GNL
Plus tôt cette année, les prix du gaz naturel dans le bloc ont atteint leur plus haut niveau depuis deux ans, en raison d’une combinaison de conditions climatiques froides, de réserves de gaz en baisse et d’inquiétudes concernant d’éventuels droits de douane américains sur les importations en provenance de l’UE.
L’Europe occidentale importe déjà des volumes substantiels de GNL à des prix élevés, les importations de l’UE et du Royaume-Uni ayant atteint 9,8 millions de tonnes en janvier. Soit le niveau le plus élevé depuis décembre 2023, selon le cabinet d’analyse énergétique Kpler. Les États-Unis ont représenté 57 % de l’offre totale.
Les experts du marché préviennent que la concurrence pour l’approvisionnement en gaz devrait s’intensifier. La capacité d’exportation de GNL des États-Unis n’a pas augmenté aussi rapidement que prévu, tandis que la demande continue de croître en Asie, en Égypte et sur d’autres marchés.