Le principal gestionnaire de fonds spéculatifs prévoit des difficultés financières majeures pour l’économie américaine d’ici trois ans.
Washington doit s’engager immédiatement à réduire son déficit, sous peine de se retrouver confronté à une crise majeure de la dette dans les trois prochaines années. C’est ce qu’a déclaré, le 4 mars 2025 à Bloomberg, l’investisseur milliardaire Ray Dalio, fondateur de Bridgewater Associates. Cette perspective pessimiste s’explique par le déficit budgétaire fédéral américain, qui a atteint 1 800 milliards de dollars au cours du dernier exercice, clos le 30 septembre 2024.
Ce chiffre vertigineux représente le troisième déficit fédéral le plus important de l’histoire des États-Unis, après les déficits records de 3 132 milliards de dollars et de 2 772 milliards de dollars liés respectivement à l’aide aux sinistrés de la pandémie en 2020 et 2021. À titre de comparaison, le PIB de la France était d’environ 3 000 milliards de dollars en 2023.
« Si vous ne le faites pas, vous aurez des ennuis », a suggéré le milliardaire dans le podcast hebdomadaire « Odd Lots » du média. « Je ne peux pas vous dire exactement quand cela arrivera, c’est comme une crise cardiaque. On s’en rapproche, je dirais dans trois ans, plus ou moins un an, quelque chose comme ça ».
Le milliardaire a insisté sur le fait qu’il existe « une solution » qui est « réalisable » pour faire face au déficit public et à la crise de la dette imminente. La dette nationale américaine s’élève actuellement à 36 200 milliards de dollars, selon le département du Trésor. Elle a franchi la barre des 35 000 milliards de dollars pour la première fois l’été dernier.
Les commentaires de M. Dalio interviennent alors que l’administration dirigée par le président américain Donald Trump s’efforce de faire passer un projet de loi de réduction d’impôt massif qui inclurait également des fonds pour augmenter les dépenses en matière de défense et de contrôle de l’immigration.
La semaine dernière, la Chambre des représentants des États-Unis a adopté de justesse un projet de budget visant à réduire les dépenses jusqu’à 2 000 milliards de dollars et à autoriser des réductions d’impôts jusqu’à 4 500 milliards de dollars au cours des dix prochaines années. Le projet de budget prévoit également une augmentation de la limite légale de la dette de 4 000 milliards de dollars.
Selon M. Dalio, le déficit prévu atteindra environ 7,5 % du produit intérieur brut du pays, une fois que les réductions d’impôts de Trump entreront en vigueur. L’investisseur milliardaire a appelé à une réduction de ce déficit à 3 %, ajoutant que cela « signifierait que les dettes n’augmenteront pas par rapport aux revenus et que cela améliorerait considérablement l’offre et la demande ».