Depuis la mise en application de la nouvelle loi sur les chèques, les experts, dans le domaine bancaire en l’occurrence, s’expriment à propos d’un élément particulier. Et l’ancien directeur général de la politique monétaire au sein de la Banque centrale, Mohamed Saleh Souilem n’est pas en reste.
En effet, intervenant sur les ondes de radio Express FM, il a indiqué qu’il estime que cette nouvelle réglementation relative aux chèques ne représentait pas une priorité. Car, explique-t-il, lorsque le système de paiement est touché, ce sont les transactions commerciales et financières qui sont touchées par ricochet.
Une phase transitoire qui requiert de la fluidité
Revenant aux origines de la promulgation de cette nouvelle législation, Mohamed Salah Souilem a expliqué que si le législateur a décidé d’imposer une incrimination dans l’utilisation de chèque c’est bien en raison du fait qu’en émettre sans provisions est considéré comme une fraude. “Il s’agit donc d’un crime. D’ailleurs, le phénomène des chèques sans provisions constitue une véritable gangrène qui nuit à l’économie. Cependant, ce n’est pas parce qu’il y a quelques centaines de personnes ayant commis ce crime et qui se retrouvent en prison, que nous allons remettre en question tout le système et réformer de cette manière”, s’insurge Mohamed Salah Souilem. Tout en s’interrogeant sur la façon de rétablir l’ordre, après la mise en application de la nouvelle loi.
Dans le même registre, l’ancien DG de la politique monétaire au sein de la Banque centrale justifie son point de vue par le fait que le pays se retrouve actuellement dans une phase transitoire pendant laquelle aussi bien la Banque centrale que l’ensemble des banques déploient des efforts louables afin de maintenir une certaine stabilité. Il est question de passer cette phase de manière fluide et sans dégâts. “Or, aujourd’hui, nous voyons que citoyens et acteurs économiques se trouvent dans la tourmente à cause de la nouvelle réglementation sur les chèques, alors qu’il ne s’agit guère d’une priorité”. Ainsi regrette Mohamed Salah Souilem, avant d’ajouter que tant que les deux parties prenantes ont réussi à trouver un équilibre en utilisant le chèque comme moyen de paiement fractionné, il n’y a aucun mal à cela.
Il y a d’autres priorités
De plus, l’ancien DG estime qu’actuellement il y a d’autres priorités sur lesquelles il aurait fallu concentrer les efforts. En effet, il s’agit du développement de moyens de paiement électroniques à l’instar du mobile payment. Car, l’une des raisons qui a mené à la croissance des liquidités en circulation de 7,5 %, est le fait que de nombreux citoyens recourent à l’utilisation de l’argent cash à la place des chèques anciennement. A la question de savoir pourquoi le mobile payment n’a pas été mis en place et qu’est-ce qui a fait qu’il ne soit pas concrètement développé et utilisé, Mohamed Salah Souilem a expliqué que le lancement de ce moyen de paiement a été entravé par des raisons qu’il ignore jusqu’ici. Et il soutient qu’il est temps de remettre ce projet sur la table et d’accélérer sa mise en place.