Branle-bas de combat dans le monde du football tunisien. A cause du comportement de certains arbitres qui auraient faussé les résultats de rencontres de la Ligue 1 de football. Un phénomène qui a attisé le courroux de dirigeants et d’entraineurs qui ne manquent pas de parler jusqu’à évoquer de la « partialité ».
Le football tunisien va bien mal, à cause, ces jours-ci, de son arbitrage. En témoignent ces contestations du comportement de certains arbitres qui sont accusés d’ « arranger » les résultats des rencontres. Un penalty sifflé par-là, un hors-jeu largement négligé, un carton jaune au lieu d’un rouge consécutif à une faute impardonnable,… et le tour est joué.
Des fautes qui seraient, aux yeux de certains dirigeants et techniciens du football, commises de manière bien conscientes. Ce qui fait sortir quelques uns de leurs gonds. Ne voient-ils pas leurs efforts mal récompensés? D’autant plus que le championnat 2025 a cette particularité d’être fortement disputé.
L’observation du classement actuel de la Ligue 1 du championnat national de football montre, à ce propos, que cinq clubs sont, comme on dit, dans un mouchoir de poche. Ce qui signifie que rien n’est bien perdu pour ceux qui sont placés dans le peloton de tête. Il suffit d’une victoire et d’un faux pas d’un poursuivant pour se retrouver sur le podium.
« Convoquer un groupe d’arbitres »
Et il en va de même pour les clubs menacés de relégation, l’espoir est toujours permis. Tant, là aussi, le classement est serré. Pour cette édition 2025, et de nombreux techniciens l’ont dit, on ne saura peut-être pas, et jusqu’à la dernière journée, lequel de nos clubs sera sacré. Encore moins les clubs qui auront droit de disputer une des deux importantes compétitions africaines : la Champions League ou la Coupe de la CAF (Confédération Africaine de Football).
Dur dur, donc. Ce qui a obligé les dirigeants de la Fédération Tunisienne de Football à réagir. Elle a annoncé, le lundi 10 février 2025, que la Direction Nationale de l’Arbitrage va « convoquer un groupe d’arbitres » en vue de prendre les mesures nécessaires si besoin », d’ « adopter la technique de la VAR (Assistance Vidéo de l’Arbitrage) » et de recourir à des « arbitres étrangers ».
Favoritisme
Un train de mesures qui pourraient calmer le courroux d’entraineurs et de dirigeants qui parlent carrément de « partialité » des arbitres qui servent les intérêts de certains clubs. Et estiment que des dirigeants sportifs de la FTF avancent avec « la casquette » des clubs et non avec celle du football.
Un coup dur quoi qu’on dise pour la nouvelle direction de la FTF conduite par Moez Nasri, élu fin janvier 2025. Il sait du reste qu’il s’agit là d’un dossier brulant. D’autant plus que l’arbitrage a été longtemps une pomme de discorde dans un football gangréné par le passé par des maux comme l’intrusion de la politique ou encore le favoritisme et même le despotisme.
« Inacceptable »
Pourtant la nouvelle direction de la FTF a, sans doute, cru bien faire en installant à la tête de l’arbitrage, en tant que superviseur général, un technicien compétent et éloigné des cercles et des coulisses du football tunisien, l’Algérien Jamel Himoudi. Oubliant, selon les dires d’un confrère que nous avons interrogé, qu’il n’est peut-être pas le seul maître à bord : cinq personnes l’aident dans sa tâche. Il s’agit des membres de la Direction Nationale de l’Arbitrage.
Une situation bien complexe
Une commission qui cèderait « un peu trop aux pressions des clubs et ne soutient pas assez les arbitres critiqués par les clubs, même lorsqu’ils ne sont pas en tort », selon le site Tunisie-Foot dans un article publié en juillet 2024. Celui-ci a mis le doigt sur ce qu’il considère comme des
disfonctionnements de l’arbitrage en Tunisie.
Soulignant que « l’absence régulière des arbitres tunisiens dans les joutes internationales confirme la mauvaise qualité du corps arbitral ». Tout en affirmant au passage que « cette situation est inacceptable et met en péril l’image du football tunisien ».
En fait, soutiennent plus d’un, la situation est bien complexe. Elle traduit le mal-être du sport-roi qui est à l’expression de nombreux intérêts qui ne sont pas toujours concordants. Alors, ils proposent une approche « macro sportive » nécessaire pour évaluer les choses à leur vraie valeur. Et corriger un vécu estimé jusqu’à « désastreux ».