Rationnel, autant dire responsable, dans ses réponses, Aslan Berjeb, président de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect), voit dans la nouvelle législation sur les chèques une étape importante vers une économie plus responsable et structurée. Pour l’abandon de la sous-traitance et des contrats à durée déterminée, le président de la Conect se veut rassurant en appelant à une transition équilibrée qui protège les droits des travailleurs tout en offrant aux entreprises la flexibilité indispensable pour leur compétitivité. L’essentiel, pour Aslan Berjeb, c’est de construire une économie durable et compétitive
Actualité oblige, que pensez-vous de la nouvelle législation sur les chèques ?
La nouvelle législation sur les chèques constitue une avancée vers une économie plus structurée et responsable. En renforçant les dispositions contre les chèques sans provision, elle contribue à rétablir la confiance dans ce moyen de paiement. Cependant, il est essentiel de reconnaître que, dans le contexte tunisien, le chèque a souvent été utilisé comme un substitut à des outils de crédit bancaire absents ou inaccessibles pour de nombreuses PME et TPE. Cette réforme doit donc s’inscrire dans une transformation plus large de l’écosystème financier, en proposant des alternatives fiables pour répondre aux besoins de financement des entreprises.
Est-ce qu’elle va impacter les échanges économiques, sachant que le chèque a été plus un moyen de garantie et de crédit qu’un moyen de paiement ?
La réforme marque un tournant nécessaire pour moderniser les pratiques financières et renforcer la confiance dans les échanges économiques. Bien que cela représente un défi pour certaines entreprises, notamment les petites structures habituées à utiliser le chèque comme levier de trésorerie, cette transition représente une opportunité pour l’adoption de solutions plus modernes et fiables. Il est donc essentiel d’accompagner cette évolution par le développement d’outils financiers adaptés, tels que des lignes de crédit simplifiées, des financements digitaux et des solutions de paiement différé. Ces alternatives permettront de préserver la fluidité des transactions commerciales tout en consolidant la structure financière du tissu économique.
Extrait de l’interview qui est disponible dans le mag de l’Economiste Maghrébin n 912 du 29 janvier au 12 février 2025