Les retards de paiement de l’État tunisien envers les entrepreneurs du bâtiment atteignent des sommets alarmants, avec plus d’un milliard de dinars impayés depuis fin 2021. Mayser Baroudi, président de la Chambre nationale des entreprises et professions du gypse, dénonce une situation qui paralyse le secteur et décourage les entreprises à participer aux marchés publics.
Les entrepreneurs tunisiens du secteur du bâtiment et des travaux publics sont confrontés à une crise majeure. Elle est due aux retards de paiement de la part de l’État. Mayser Baroudi, également trésorier de la Fédération Nationale des Entrepreneurs de Bâtiment et des Travaux, a révélé que les dettes impayées aux entrepreneurs s’élevaient à un milliard de dinars à la fin de l’année 2021. Un montant qui n’a toujours pas été réglé et qui a même augmenté en 2024.
Un milliard de dinars en souffrance
« Les retards de paiement de l’État sont un véritable frein pour notre secteur », a déclaré M. Baroudi lors d’une intervention sur Mosaïque FM. Il a expliqué que ces impayés concernent des projets achevés depuis des années, plongeant de nombreuses entreprises dans des difficultés financières critiques. « Nous demandons au ministère de l’Équipement et à la présidence du gouvernement d’accélérer le règlement de ces créances », a-t-il insisté.
Des conséquences désastreuses pour les entrepreneurs
Ces retards de paiement ont des répercussions directes sur la participation des entrepreneurs aux marchés publics. « Les entreprises sont découragées de répondre aux appels d’offres en raison de ces retards », a souligné le même intervenant. Il a également appelé à une simplification des procédures d’accès aux cahiers des charges pour faciliter le travail des entrepreneurs.
Un secteur stratégique en pleine croissance malgré les difficultés
Malgré ces défis, M. Baroudi a salué les performances du secteur du gypse en Tunisie, qui a obtenu la première étoile africaine. Il a rappelé que la Tunisie détient le deuxième plus grand gisement de gypse au monde et est reconnue pour ses usines de production de gypse et ses dérivés. « La demande pour ces produits est en hausse, notamment de la part de la Libye voisine », a-t-il ajouté.
Une avancée législative pour le secteur
Par ailleurs, il y a deux mois, un conseil ministériel a adopté une loi régulant l’exploitation des carrières de gypse. Le responsable a qualifié cette mesure de « révolution législative » qui contribuera, estime-t-il, au développement du secteur. Ces déclarations ont été faites en marge de la conférence économique arabo-européenne qui s’est tenue à Hammamet Nord. Les travaux de cette conférence se sont conclus par des recommandations adressées à la présidence du gouvernement pour surmonter les difficultés rencontrées par les investisseurs. Des partenariats ont également été signés entre l’Union des entrepreneurs tunisiens et ses homologues libyens, algériens et africains.
Au final, la situation des entrepreneurs tunisiens du bâtiment reste préoccupante en raison des retards de paiement de l’État. Alors que le secteur du gypse montre des signes de croissance et de reconnaissance internationale, les retards dans le règlement des créances risquent de freiner son développement. Ainsi, les appels à l’intervention du gouvernement se multiplient pour éviter une crise plus profonde dans ce secteur stratégique.