Une note de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) publiée le 27 décembre 2024 met en lumière les enjeux et les perspectives d’expansion des entreprises tunisiennes sur le continent africain, une région à fort potentiel économique.
Selon cette note publiée sur le site de l’IACE, la Tunisie cherche à renforcer sa place sur la scène économique mondiale en incitant ses entreprises à se tourner vers l’international, en particulier vers l’Afrique. Bien que ce continent soit la deuxième région la plus dynamique en termes de croissance, avec un produit intérieur brut (PIB) prévu en hausse entre 3,8 % et 4,2 % pour 2024-2025, les exportations tunisiennes vers l’Afrique restent marginales. En 2023, elles n’ont représenté que 10,4 % des exportations totales, soit 6456 millions de dinars.
Des opportunités encore sous-exploitées
L’internationalisation est désormais perçue comme un levier clé pour la durabilité et la croissance des entreprises tunisiennes. En 2019, 2321 entreprises avaient pénétré les marchés africains, réalisant des exportations d’une valeur de 4696 millions de dinars. Cependant, la pandémie de Covid-19 a freiné cette dynamique, réduisant à 2007 le nombre d’entreprises actives et faisant baisser la valeur des exportations à 3901 millions de dinars.
Avec la reprise économique après la pandémie, la demande pour les produits tunisiens augmente. Ce qui ouvre la voie à de nouvelles opportunités. Toutefois, pour saisir pleinement ce potentiel, la Tunisie doit investir dans le développement des infrastructures logistiques, notamment portuaires et aériennes, afin de faciliter les échanges commerciaux avec les pays d’Afrique subsaharienne.
Les marchés voisins dominent encore
Les pays du Maghreb, tels que la Libye, l’Algérie et le Maroc, continuent de dominer les exportations tunisiennes. Confirmant ainsi leur rôle crucial en tant que partenaires économiques. Cependant, les marchés d’Afrique subsaharienne offrent un potentiel de croissance considérable. Ces marchés, en plein essor, requièrent des stratégies ciblées pour renforcer la présence tunisienne et dynamiser les échanges commerciaux.
Les obstacles à l’internationalisation
Le processus d’internationalisation des entreprises tunisiennes fait face à plusieurs défis. Parmi les principaux obstacles figurent les barrières réglementaires et juridiques. Le Code des changes, qui impose des restrictions strictes sur les mouvements de capitaux, reste l’un des freins majeurs. De plus, les entreprises tunisiennes se heurtent à des problématiques liées aux procédures douanières et à la double imposition lorsqu’elles s’engagent à l’international.
Les défis logistiques représentent également un frein considérable. Le manque d’infrastructures adéquates et les coûts élevés du transport limitent l’accès aux marchés africains. Les entreprises exportatrices peinent à optimiser leurs chaînes d’approvisionnement. Ce qui affecte leur compétitivité.
Des recommandations pour une expansion réussie
Afin de surmonter ces défis et exploiter pleinement le potentiel des marchés africains, l’IACE formule plusieurs recommandations :
- Assouplir les régulations financières : faciliter les mouvements de capitaux pour encourager les investissements et accroître la présence des entreprises tunisiennes en Afrique.
- Investir dans les infrastructures logistiques : développer les infrastructures portuaires et les moyens de transport pour réduire les coûts et améliorer l’accès aux marchés.
- Renforcer la connaissance des marchés : mener des études de marché approfondies pour évaluer la rentabilité des différents pays et cibler les opportunités commerciales.
Cette note de l’IACE souligne la nécessité d’une stratégie d’internationalisation plus audacieuse et mieux structurée. Et ce, afin de garantir la compétitivité des entreprises tunisiennes à l’échelle africaine et au-delà.