Le nouveau visa de l’Europe

Je ne sais pas si vous l’avez constaté, mais depuis quelques temps, l’Occident se referme sur lui-même et cela se manifeste par des choix de dirigeants d’extrême droite, de créations de ministères de l’ »Immigration« , et cerise sur le gâteau : faire de l’obtention du visa un parcours du combattant, une mission quasi impossible. D’ailleurs, dans ces pays dits développés, on voit des terroristes partout et le racisme se propage comme une contagion.

A propos de racisme, je voulais citer quelques exemples édifiants et qui se passent de tout commentaire.

Denzel Washington  

Cette star internationale, qui a tourné des chefs-d’œuvre, a dans ses contrats une clause qui spécifie « qu’il ne doit pas serrer dans ses bras et embrasser et tourner des scènes dans un lit avec une blanche ».  Et il semble qu’il n’ait fait qu’une exception, c’est de sa propre initiative, avec Julia Roberts, lorsqu’il l’a serrée dans ses bras à la fin de l’Affaire Pelican ! Cette scène n’a pas été coupée par le metteur en scène!

L’Abbé Pierre

Cet abbé décédé depuis longtemps fait l’objet d’une campagne ou des femmes viennent de se souvenir qu’il les a violées. Et parallèlement à cette campagne, des journalistes zélés cherchent à démontrer que ce pauvre hère avait des ancêtres musulmans. Ce qui expliquait son comportement…

Mohamed

Et dans certaines sociétés européennes ou des Tunisiens occupent des postes importants, et que ces gens s’appellent Mohamed, on leur demande de changer tout simplement de prénom et de le franciser. Il semblerait que nom et fonction soient incompatibles…

ETC.

Les chiffres du visa

Mais revenons à nos moutons, au visa et aux demandes de visa déposées par nos concitoyens des trois pays du Maghreb. Environ 4,5 millions de demandes sont déposées auprès des ambassades des pays de l’UE annuellement avec des taux de rejet variable de 50 à 10% selon l’alignement politique du pays. Sur la base de 90€, cela fait pratiquement 0,5 milliard $/an comme transfert invisible des pays du Maghreb vers l’UE. Et dans environ un cas sur deux cela se fait à fond perdu! Pour ceux qui obtiennent le fameux sésame – environ 2 millions – ils vont remplir les avions et contribuer à faire tourner l’économie de ces pays à hauteur d’environ 2 milliards $/an…

Le pourquoi du visa

Colonisés durant presque un siècle, pendant de longues périodes nos grands-pères ont appris par cœur l’histoire et la géographie de la France au détriment de leur propre pays dont ils ont découvert nettement plus tard l’histoire et la géographie. Tout cela pour justifier aussi bien le fait que je vous rédige ce papier en français que ce besoin d’Europe de nos compatriotes et qui explique peut-être le nombre de demandes de visas.

Mais les conditions économiques de ces pays européens, les événements internationaux tel qu’ils évoluent entraînent un repli identitaire de ces pays et la complexification du mécanisme à leur accès légal. Ce qui a eu comme conséquence directe l’augmentation des accès illégaux et la « lampédusation » de l’immigration clandestine et tous les drames que nous vivons. Surtout depuis l’arrivée massive des Subsahariens qui cherchent à rejoindre l’Eden européen.

Alors en bon citoyen, utilisons les voies légales pour obtenir ce nécessaire sésame nécessaire. Signalons que toutes ces formalités sont réduites dans le temps si vous êtes invités dans ces pays :

Le rendez-vous

Tout d’abord, si l’Espace SCHENGUEN compte 29 pays, il n’y a pas d’Europe en matière de visa. En effet, chaque pays a ses règles et ses exigences et surtout le mode d’inscription pour déposer cette demande.

La première étape consiste à prendre rendez-vous à un des consulats des pays que vous voulez visiter. Et dans nos pays, la pression est exercée essentiellement sur deux pays, la France et l’Italie; ensuite accessoirement l’Espagne ,voire le Portugal. Je serai curieux d’avoir des chiffres sur la Hongrie, l’Estonie par exemple…

En faisant des investigations sur Internet, j’ai pu identifier trois manières de prendre rendez-vous :

• Pour les pays comme l’Italie ou la France, généralement vous passez par un cabinet spécialisé qui vous prépare votre dossier et en principe ces sociétés réagissent rapidement pour vous prendre en charge. Et ensuite ce sont elles qui s’occupent de vous prendre rendez-vous. BOF! Cela vous coûtera en moyenne 35 $ de frais supplémentaires. Mais cela peut s’avérer utile pour éviter les petites fautes que l’on commet pour remplir ces dossiers.
• Les pays où on ne passe pas par ce genre de structure : là vous passerez votre temps sur Internet pour trouver la date. Généralement c’est long et fastidieux, mais si vous vous y prenez… au moins six mois à l’avance, vous y réussirez.
• Les autres pays d’Europe ont des comportements différents : soit vous obtenez rapidement un rendez-vous, soit on vous pose un tas de questions bizarroïdes sur Internet et on vous précise qu’à la troisième erreur vous êtes bloqués!

Les formalités

Ca y est, vous avez franchi la première porte et obtenu un rendez-vous pour déposer votre demande. On commence à vous remettre une liste de documents à fournir. Ces documents concernent :

1. Votre état civil : parmi eux, un extrait de naissance que vous devez aller chercher sur votre lieu de naissance et il faut s’estimer heureux que nos archives sont bien gardées!
2. Votre historique de visas : et c’est là que l’on remarque qu’il n’y a pas d’Europe. Imaginez que vous avez obtenu durant une dizaine d’années des visas sur un pays A, et, pour une raison ou une autre, vous voulez changer de pays B, les services de B vous mettront des bâtons dans les roues d’une manière ou d’une autre…
3. La justification de vos ressources : après vous avoir demandé des informations sur la nature de votre activité, ce qui est tout à fait naturel, les trois derniers relevés bancaires mensuels sont exigés. Imaginez la base de données collectée annuellement avec toutes ces demandes! Un bon logiciel mis au point par l’IA permet d’abord de dresser le profil du demandeur maghrébin et surtout de permettre à l’Europe d’avoir des informations précises sur les ressources et la nature des dépenses des quémandeurs! Imaginez 13,5 millions de relevés mensuels- soit en moyenne un million de relevés par mois à dépouiller. Dans les négociations avec ces pays, l’UE joue sur du velours dans l’évaluation des besoins de l’élite que représente cet échantillon de population et les extrapolations qui en découlent…
4. Les conditions de séjour à l’étranger : voulant s’assurer que votre séjour se passe dans de bonnes conditions, le consulat exige une réservation d’hôtel et une assurance voyage. Et les sites spécialisés ayant découvert cette exigence ont créé une option « free cancellation » par laquelle vous réservez, vous recevez la confirmation et vous annulez après. Mais cela demande au moins une carte internationale ou un cousin sur place. Ce qui complique la chose en quelque sorte.
5. Les banques délivrent volontairement des assurances et je vous avouerai que depuis que je voyage je n’ai pas utilisé ces documents. J’ai surtout pris des précautions pour éviter les maladies et accidents.

Suite et fin

Vous avez tout préparé, vous allez le jour de la convocation à l’adresse idoine et vous commencez par payer l’équivalent de 100 $ et passer l’examen du visa : remplir les formulaires; répondre éventuellement aux questions et parfois attendre. Et pour ce on vous suggère d’aller dans le salon VIP moyennant 35 $ supplémentaires. Et vous pouvez ressortir les mains vides sans aucune explication!

Ces temps-ci vous avez nettement plus de chance d’avoir un visa si vous êtes Marocain qu’Algérien! Quant au Tunisien, disons que vous avez UNE CHANCE SUR QUATRE d’être recalé. Pourquoi? Mystère et boule de gomme…

Vous aurez dépensé 170 $ pour rien. Et si cela vous console, cela peut réduire le déficit des pays que vous souhaiteriez visiter! Et dire que ces gens là viennent chez nous avec simplement une carte d’identité valable…

Ibtissem