La vulnérabilité des écosystèmes côtiers et marins face au tourisme bleu en Tunisie, est qualifiée de “faible”, par un rapport intitulé “Cartographie de l’impact du tourisme bleu en Méditerranée”, qui classe les pays dans les diverses régions méditerranéennes sur une échelle de vulnérabilité à 5 intensités, de “très faible” à “très forte”.
Il estime néanmoins, que la Tunisie est le pays non européen qui se distingue par une forte pression touristique sur le littoral et dont la capitale Tunis se distingue également, dans le groupe des régions méditerranéennes en dehors de l’Europe, par une forte affluence touristique.
Selon ce rapport, préparé pour le Centre de coopération pour la Méditerranée de l’UICN (UICN-Med) et le Centre thématique européen pour l’analyse et la synthèse spatiales –Université de Malaga (ETC-UMA), la Tunisie se distingue par une forte densité d’arrivées de touristes, pour la région en dehors de l’Europe. Sa capitale Tunis, se distingue également, par une forte densité touristique. Graphiques à l’appui, le rapport estime que cette densité est estimée entre 16 et 50 lits par km2 et que les hébergements touristiques par km2 en Tunisie sont estimées entre 251 et 500 personnes.
“En dehors de l’Europe, la Tunisie se distingue par une forte pression touristique terrestre”, lit-on dans ce rapport de 78 pages, rendu public début septembre 2024.
Le rapport est élaboré dans le cadre de l’Initiative Tourisme Bleu (Blue Tourism Initiative), un programme mondial d’innovation multipartite axé sur la gestion environnementale, la gouvernance et la planification du tourisme côtier et maritime. Face à la pression du tourisme bleu sur les écosystèmes naturels, ce rapport recommande des actions de conservation au niveau local et régional à travers l’identification des points chauds de vulnérabilité des habitats clés et des pressions touristiques.
Les pays non membres de l’UE devraient augmenter les zones protégées et autres mesures de conservation efficaces par zone (AMCEZ) pour s’assurer que les zones importantes pour la biodiversité soient efficacement gérées avant le développement touristique, estime le rapport, dont l’objectif est d’aider à identifier où améliorer la gestion et la protection de la nature en identifiant les zones méditerranéennes les plus vulnérables face au tourisme bleu.
Des données touristiques cohérentes et harmonisées devraient être également, rendues plus disponibles au niveau méditerranéen, y compris les marchés de location non traditionnels (par exemple, les locations de vacances).
Pour le milieu marin, le rapport recommande des mesures spécifiques, dont la réduction du trafic des bateaux de plaisance sur les herbiers marins et la garantie des pratiques d’ancrage appropriées, à l’intérieur et à l’extérieur des aires protégées, la protection des cétacés des collisions avec les navires dans la zone particulièrement sensible du nord-ouest de la Méditerranée, y compris les réductions volontaires de vitesse, l’amélioration des informations sur les concentrations de baleines pour les marins et les restrictions de circulation.
La Méditerranée est à la fois un “hotspot” mondial de biodiversité et l’une des destinations touristiques les plus populaires au monde. Bien que le tourisme dépende d’un environnement propre et attrayant, il peut constituer une menace importante pour la nature. Il s’agit d’assurer un secteur touristique durable et vital pour des écosystèmes méditerranéens sains qui peuvent soutenir les moyens de subsistance et le bien-être des communautés qui en dépendent.
Le 4 mars 2023, les délégués de la Conférence intergouvernementale sur la biodiversité marine des zones situées au-delà de la juridiction nationale, se sont engagées, devant l’ONU, à protéger 30 % des océans du monde d’ici 2030, et ce dans le cadre du “Traité sur la haute mer”. Cet engagement a pour objectif d’assurer la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique marine dans les eaux internationales.
Avec TAP