Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a lancé, mercredi 5 juin, un appel pressant à l’action mondiale pour lutter contre le changement climatique, et ce à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, le 5 juin. Lors d’un discours spécial au Musée américain d’histoire naturelle de New York, M. Guterres a souligné l’urgence de prendre des mesures immédiates.
M. Guterres a déclaré que mai 2024 a été le mois de mai le plus chaud jamais enregistré, marquant le douzième mois consécutif de températures record. Il a mis en garde contre le fait que l’objectif de l’Accord de Paris de limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius est sérieusement menacé, car les émissions mondiales continuent d’augmenter.
Il a souligné que pour atteindre cet objectif, les émissions mondiales doivent diminuer de 9 % par an d’ici 2030. Cependant, les émissions ont augmenté de 1 % l’année dernière et l’Organisation météorologique mondiale (OMM) prévoit une probabilité de 80 % que la température annuelle moyenne dépasse la limite de 1,5 degré au moins une fois dans les cinq prochaines années.
Antonio Guterres a appelé à une “sortie de l’autoroute vers l’enfer climatique” et a souligné l’urgence d’agir pour respecter les engagements climatiques tout en poursuivant la prospérité économique et le développement durable.
Transition énergétique et réduction des émissions
M. Guterres a mis en avant la nécessité d’une transition énergétique rapide, affirmant que les énergies renouvelables représentent déjà 30 % de l’approvisionnement mondial en électricité. Il a appelé les membres du G20, responsables de 80 % des émissions mondiales, à prendre l’initiative en accélérant cette transition et en alignant leurs plans nationaux sur la limite de 1,5 degré.
Il a insisté sur la nécessité de réaffecter les subventions aux combustibles fossiles vers les énergies renouvelables, le stockage de l’énergie et la modernisation des réseaux, et a exhorté les pays à cesser les nouveaux projets de charbon, particulièrement en Asie.
Financement climatique
Le SG de l’ONU fait état de l’importance du financement climatique, appelant à protéger tous les habitants de la planète avec des systèmes d’alerte précoce d’ici 2027 et à doubler le financement de l’adaptation pour atteindre au moins 40 milliards de dollars par an d’ici 2025.
Il a également dénoncé les investissements insuffisants dans les énergies renouvelables dans les économies en développement et émergentes en dehors de la Chine.
Lutte contre l’industrie des combustibles fossiles
Par ailleurs, Antonio Guterres a fermement condamné l’industrie des combustibles fossiles pour avoir bloqué le progrès climatique et appelé à un transfert massif des investissements vers les énergies renouvelables. Il a exhorté les institutions financières à cesser de financer les combustibles fossiles et à dévoiler les risques climatiques de manière transparente.
Appel à l’action collective
En conclusion, Guterres a souligné que la crise climatique nécessite une mobilisation collective mondiale. Il a appelé chacun à adopter des technologies propres et à utiliser son pouvoir citoyen pour promouvoir un changement systémique. “Nous devons choisir de créer un point de bascule vers le progrès climatique plutôt que de nous précipiter vers une catastrophe”, a-t-il affirmé. Exhortant ainsi la population à ne pas perdre espoir et à s’unir contre les pollueurs pour gagner cette bataille cruciale.