La facture de l’assaut israélien sur la bande de Gaza, qui n’a pas encore pris fin, s’est avérée très salée. Selon un nouveau rapport de la Banque mondiale et des Nations unies, le coût des dommages causés aux infrastructures essentielles au cours des quatre premiers mois de la guerre que l’Etat hébreux continue de mener est estimé à environ 18,5 milliards de dollars.
Les dégâts sont équivalents à 97% du PIB combiné de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Le niveau de destruction dans cette dernière est sans précédent.
Détails des dégâts
La poursuite du conflit a endommagé ou détruit environ 62% de toutes les maisons de Gaza, soit 290 820 unités de logement, et plus d’un million de personnes sont désormais sans domicile. Le logement représente 72% du coût total des dommages, pour une valeur estimée à 13,3 milliards de dollars. Les infrastructures de service public, telles que l’eau, la santé et l’éducation, représentent 19%, tandis que les bâtiments commerciaux et industriels représentent 9%.
Les secteurs de l’énergie, de l’eau et des municipalités ont subi près de 800 millions de dollars de dommages et le système d’approvisionnement en eau et d’assainissement a été considérablement réduit, fournissant moins de 5% de sa production antérieure.
Avec 84% des établissements de santé endommagés ou détruits, et un manque d’électricité et d’eau pour faire fonctionner les établissements restants, la population n’a qu’un accès minimal aux soins de santé.
Le système éducatif s’est effondré et les 625 000 élèves de Gaza ne sont pas scolarisés. Les dégâts causés aux infrastructures éducatives s’élèvent à 341 millions de dollars, car on estime que 56 établissements scolaires ont été détruits et 219 partiellement endommagés.
En outre, 26 millions de tonnes de débris et de décombres ont été laissés dans le sillage de la destruction, une quantité qui, selon les estimations, prendra des années à être enlevée.
A noter que 80% des dommages totaux ont été concentrés dans les gouvernorats de Gaza, de Gaza Nord et de Khan Younis. Des dommages importants ont également été enregistrés dans les gouvernorats de Beit Lahiya et de Rafah. La municipalité de Gaza représente à elle seule 7,29 milliards de dollars de dommages totaux, suivie de Jabalya avec 2,01 milliards de dollars, Khan Younis avec 1,82 million de dollars et Beit Lahiya avec 1,08 milliard de dollars.
Le malheur n’est pas encore terminé
La Banque mondiale s’attend à ce que ces coûts augmentent de manière substantielle avec l’ampleur des dégâts à mesure que le conflit se poursuit. Cela est particulièrement vrai dans le sud de la bande de Gaza, qui a connu des destructions plus importantes au cours des dernières semaines.
L’évaluation, réalisée avec le soutien de l’Union européenne, a utilisé des sources de collecte de données à distance et des outils d’analyse pour fournir une estimation préliminaire des dommages causés aux structures physiques de Gaza par le conflit.
Ces premières conclusions sont susceptibles de sous-estimer les dommages, les pertes et les besoins réels, ce qui, selon les organisations, nécessitera une seconde analyse “lorsque la situation le permettra“. Le rapport a appelé à une augmentation urgente de l’aide humanitaire et alimentaire, à la fourniture d’abris et de solutions de logement pour les personnes déplacées et à la reprise des services essentiels.
Ce qui se passe en Palestine restera une humiliation aux pays arabes, surtout ceux qui ont les moyens financiers pour peser dans les décisions politiques internationales.