C’est devenu une tradition sanglante en Israël. Un réflexe dévastateur de la classe politique de ce pays quelle que soit la couleur du parti qui gouverne. En effet, chaque fois que la date d’élections législatives approche, les dirigeants au pouvoir envoient leur armée casser du Palestinien à Gaza.
Les attaques préélectorales contre l’enclave de Gaza sont présentées par la propagande israélienne comme « une action de légitime défense contre le terrorisme et de protection du peuple israélien. » Celui-ci, majoritairement intoxiqué et fanatisé par les mensonges, les contrevérités et les flots de haine anti-arabe débités de manière continue, a toujours applaudi les guerres et les dévastations infligées aux Palestiniens. Applaudissements durant la guerre. Récompense quelques semaines plus tard dans les urnes.
C’est une sorte de pacte non écrit entre un peuple majoritairement consumé par la haine anti-palestinienne et une classe dirigeante véreuse, plus intéressée par le pouvoir et ses avantages que par la paix dans la région, qui est au centre de la politique israélienne.
Un pacte qui ne semble pas adopté seulement par les politiciens retors à l’exemple de Benyamin Netanyahu, Ariel Sharon, Shimon Peres ou encore Ehud Olmert. Il vient d’être adopté par un novice, Yaïr Lapid, un ancien journaliste devenu Premier ministre par un concours de circonstances.
Celui-ci, considéré avec condescendance par ses pairs pour son manque d’expérience, a voulu démontrer que lui aussi, tout journaliste qu’il fut, est capable de mener une guerre et de casser du Palestinien. Il n’y a pas de prétexte ? Qu’à cela ne tienne, on le créera. On dira que le Jihad islamique s’apprêtait à mener des actions anti-israéliennes; qu’Israël mènera une action préventive en tuant les têtes pensantes de ce mouvement (Taysir al Jaabari et Khaled Mansour entre autres); que le Jihad islamique réagira en lançant roquettes et fusées sur quelques colonies à proximité de Gaza. Et voilà un prétexte cousu de fil blanc et présenté sur un plateau d’argent au Premier ministre, Yaïr Lapid, pour qu’il ait lui aussi sa guerre.
Et de fait, c’est ce qui s’est passé exactement. Sauf que Lapid, en s’en prenant au groupe armé palestinien le plus faible, était à mille lieux de penser que le Jihad islamique puisse envoyer en peu de temps des centaines de fusées non seulement sur les colonies limitrophes de la bande de Gaza, mais aussi sur Tel-Aviv, Ashkelon, Ashdod et Jérusalem ouest, siège du gouvernement et du Knesset israéliens.
Au troisième jour de la guerre, l’armée israélienne a fait 41 victimes dont des vieillards, des femmes et quinze enfants. Les photos de ces enfants ont été montrées dimanche par le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh, au cours d’une conférence de presse tenue à Ramallah.
Bien que les victimes des bombardements israéliens soient en majorité des civils tués dans leurs appartements par des missiles dévastateurs, les Etats-Unis, la Grande Bretagne et la France n’ont rien trouvé de mieux que de mâcher et remâcher jusqu’à la nausée leur sempiternelle rengaine : « Israël a le droit de se défendre ». C’est fatigant, agaçant, éreintant, mais guère étonnant.
Guère étonnant, car, si l’on considère seulement les deux derniers siècles, ces trois pays ont commis à eux seuls 90% des crimes contre l’humanité. Ils ont à seuls tué, blessé, handicapé, déraciné et réduit à la misère à travers le pillage des centaines de millions d’êtres humains en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Ces trois pays voient en Israël un modèle réduit qui perpétue à l’échelle du Moyen-Orient ce qu’ils ont perpétré eux-mêmes à une échelle planétaire.
Le lundi 8 août, le Conseil de sécurité se penchera pour la nième fois sur les crimes israéliens. Et pour la nième fois un communiqué-langue de bois, rédigé sous la menace du véto américain, appellera… à la retenue.
Certains, sur les réseaux sociaux, ont eu recours à l’humour pour proposer une solution à la question palestinienne. Selon ce trait d’humour échangé par les internautes, les pays arabes devraient s’organiser pour obtenir le changement du nom de la Palestine qu’on appellera disons, par exemple, « Ukraine ». C’est peut-être un moyen d’amener Washington, Londres et Paris à de meilleurs sentiments. Sait-on jamais.