Les économistes du Mécanisme européen de stabilité (MES)* proposent la “réorganisation de l’architecture financière” de la zone euro, plaçant cet instrument “au centre” avec la création d’un fonds de sauvetage de 250 milliards de dettes, un “bouclier contre la dette » pour les États membres non responsables d’une crise.
C’est ce que rapporte le quotidien allemand “Handelsblatt” qui a consulté le document relatif du Mes. Le texte se lit comme suit : “Compte tenu des récents chocs majeurs que l’Europe a subis du fait de la pandémie et, plus récemment, de la guerre en Ukraine, cette contribution vient à point nommé”. Dans le même temps, « les risques liés au climat résultant d’événements météorologiques extrêmes et la transition vers une économie à faibles émissions de carbone affecteront inévitablement les économies » de la zone euro. Cette proposition est définie par les auteurs “explicitement” comme un document de travail, mais a le soutien du président du MES, Klaus Regling. Cependant, le ministère allemand des Finances critique “d’autres fonds de sauvetage européens” et le MES doit “d’abord regagner la confiance des Etats membres” de la zone euro.
Pendant ce temps, les économistes du MES se concentrent sur le succès de leur proposition pour les “nouvelles conditions économiques” de l’UE, la dette ayant considérablement augmenté en raison de la pandémie de coronavirus qui réduit la capacité des gouvernements à intervenir contre les crises. Ce problème concerne aussi bien les “petits” pays, comme la Grèce ou le Portugal, que les “grands” pays comme la France, l’Espagne et “surtout” l’Italie.
Dans le même temps, la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) « n’agit pas comme un stabilisateur ». Le nouveau fonds de stabilité du MES entend donc combler “un vide” dans l’architecture financière européenne. L’idée est que les gouvernements contractent des emprunts avec cet outil en cas de crise, “significativement moins cher pour les États que s’ils s’empruntaient eux-mêmes”. Le montant maximal du financement devrait être égal à 4 % du PIB de chaque pays membre. De plus, le MES n’a pas explicitement l’intention d’imposer “des conditions importantes sur les prêts”, précise notre source.