L’Opep+ est sur le point de convenir d’une nouvelle légère augmentation de ses objectifs de production pour juin. C’est ce qu’indiquent les délégués du groupe. Alors que les attentes selon lesquelles les sanctions freineront la production russe contrecarreront davantage les inquiétudes sur la croissance de la demande liées aux blocages chinois.
Les ministres de l’Opep+ doivent se réunir aujourd’hui et devraient convenir d’augmenter les objectifs de production de 432 000 barils par jour (bpj) pour juin. C’est donc ce qu’ont déclaré hier quatre délégués de l’Opep+ à Reuters.
Dans le cadre d’un accord conclu en juillet de l’année dernière, le groupe devrait augmenter ses objectifs de production de 432 000 bpj chaque mois jusqu’à la fin septembre, pour annuler ses réductions de production restantes.
Déjà fin mars, il a accepté d’aller de l’avant avec l’augmentation de production prévue pour mai. La réunion de l’Opep+ cette semaine s’inscrit dans le contexte d’une annonce majeure de l’Union européenne qui a proposé mercredi un embargo pétrolier progressif contre la Russie dans ses mesures les plus dures à ce jour pour « punir » Moscou de sa guerre en Ukraine.
Le secrétaire général de l’Opep, Mohamed Barkindo, dans un discours suivi par Reuters lors d’une réunion du comité technique mixte de l’Opep+ qui s’est tenue hier, a déclaré qu’il n’était pas possible pour d’autres producteurs de remplacer l’approvisionnement russe.
« Ce qui est clair, c’est que les exportations russes de pétrole et d’autres liquides de plus de 7 millions de barils par jour ne peuvent pas être compensées par ailleurs. La capacité de réserve n’existe tout simplement pas », a-t-il déclaré. “Cependant, sa perte potentielle, que ce soit par des sanctions ou des actions volontaires, se répercute clairement sur les marchés de l’énergie.”
Les prix du pétrole ont bondi de plus de 4 % lors de l’annonce de l’UE, le brut Brent atteignant près de 110 dollars le baril. Selon un rapport interne consulté par Reuters, l’Opep+ s’attend à ce que l’offre dépasse la demande de 1,9 million de bpj en 2022, soit 600 000 bpj de plus qu’une prévision précédente.