L’affaire aurait pu prendre l’aspect d’une farce passagère de mauvais goût, surtout après le démenti opposé par celle par qui le scandale est arrivé. Si ce n’est que d’autres « fuites » sont venues confirmer l’authenticité des « confidences », chuchotées par téléphone à un confident anonyme. D’ailleurs, ceux qui ont rendu publiques ces accusations graves, ont tenu à effacer sa voix, certainement facilement identifiable. Car il s’agirait d’une personnalité publique. Depuis, Nadia Akacha s’est réfugiée dans un silence inattendu. Preuve de sa culpabilité ou jouant la morte jusqu’à ce que les vagues de la tempête qu’elle vient de déclencher se tassent? La suite des événements nous le dira, car forcément il y aura une suite!
Personne ne croira, que celle qui occupait un poste clef dans le système politique actuel, a parlé, même confidentiellement au hasard! Quelque chose forcément se prépare! En plus, sachant pertinemment, qu’elle ne peut être que sur écoute, Nadia Akacha aurait voulu seulement que ses propos soit rapportés à son ancien patron!
Or à malin, malin et demi, et voilà que toute la Tunisie friande des secrets d’alcôves, est mise au courant. Y compris son ancien patron et ses anciens, actuels et futurs ennemis. Ce qui a eu pour effet de lui clouer le bec, du moins momentanément. Mais surtout de révéler à quelle sauce, les Tunisiens ont été mangés cette dernière décennie. Révélant du coup le côté nauséabond de la politique, du moins telle qu’elle est pratiquée par ces nouveaux arrivistes de la politique. Sachant que « Les arrivistes sont arrivés », comme le dirait feu Hichem Jaïet. Que Dieu lui pardonne, il disait cela de Bourguiba.
Un train en cache un autre
Les insinuations de N.A sur les comportements les plus intimes et les plus confidentiels du Président de la République, lors d’entretiens avec les chefs d’Etats, les ambassadeurs ou d’autres personnalités politiques de haut rang, visent à l’évidence à rabaisser ce dernier. Et même à le discréditer, non seulement aux yeux de la classe politique actuelle, qui en général ne brille pas par sa grande intelligence politique; mais surtout aux yeux des observateurs étrangers et particulièrement les chancelleries occidentales.
Car, ce qu’elle a insinué, à propos de la rencontre avec l’ambassadeur d’un grand pays ami, peut nuire même aux relations diplomatiques entre nos deux pays. A un moment où nos relations ne sont pas au beau-fixe. Sait-t-elle qu’avec de telles déclarations, mêmes non officielles, elle nuirait aux intérêts supérieurs de la Nation?
Nous en doutons vraiment très fort, car les déclarations de cette parvenue de la politique ne volent pas très haut. D’ailleurs, elles traduisent exactement la médiocrité des membres de la classe politique issus de ce qu’on a appelé cyniquement une révolution. A cet égard, N.A en était une illustre représentante et elle est loin d’être la seule à afficher un tel niveau de médiocrité. N.A apparaît d’ailleurs plus comme une victime de ce système de nivellement par le bas que comme un bourreau. Elle ferait pitié en somme, si la cible de ses moqueries lugubres, n’était pas le chef de l’État symbole qu’on le veuille ou pas de la souveraineté de notre pays.
Ainsi, le tourner en ridicule par son ex propre chef de cabinet, c’est mettre en danger et la stabilité de l’État et le prestige de celui-ci, du moins ce qu’il en reste.
Ce qui nous amène à croire que Nadia Akacha n’agit pas seule. Et que des forces occultes se servent d’elle pour des fins obscures! Non il ne s’agit point de radotages d’une vielle fille, en mal de positionnement social et politique. Et ce, parce qu’elle a été éjectée du sérail comme une malpropre. Mais, depuis son arrivée à Carthage, elle fait partie d’un réseau occulte, qui s’est servi et continue à se servir d’elle.
Une femme d’État qui se respecte, aurait dû tout faire pour se faire oublier et s’éloigner dignement de la sphère politique. D’autant plus qu’elle a échoué dans son curieux parcours. Dans les quelques statuts, mal écrits d’ailleurs qu’elle a publiés, après son éviction, elle révèle une faiblesse politique structurelle. Laquelle faiblesse est propre aux néophytes qui se sont trouvés propulsés au devant de la scène sans qu’ils sachent comment et pourquoi. Mais qui finissent toujours par croire qu’ils sont les plus intelligents, les plus forts et les plus malins. Jusqu’au jour où ils seront happés par le trou noir de la politique pour finir comme les étoiles supernovas, dans les abîmes du vide sidéral.
Mais que veulent exactement ceux qui se cachent derrière cette dame? Déstabiliser le Président lui même pour le pousser à commettre des fautes et continuer à enfoncer le clou? Le décrédibiliser aux yeux des Tunisiens qui continuent à croire en ses promesses, certes vaseuses; mais auxquelles ils croient, comme le prouvent tous les sondages depuis son élection?
Certes K.S n’a fait qu’enfoncer le pays dans l’appauvrissement généralisé, et déstabiliser l’appareil de production par ses attitudes anti-investissements. Mais la sortie du pays de la crise ne se ferait pas par les manigances et les coups bas des réseaux hostiles à notre pays. Ce dernier est devenu une proie facile pour tous les prédateurs économiques et surtout politiques, qui d’ailleurs ont installé pour une décennie l’anarchie et la gabegie. Et ce, afin de faire perdre à notre pays sa souveraineté et son indépendance. Pour pouvoir lui dicter ses « choix » de politique intérieure et extérieure et ils ont réussi.
K.S lui même, cet outsider de la politique a été soutenu par des forces occultes. Pourtant, lorsqu’il a osé un certain 25 Juillet 2021 renverser la table, il est devenu l’ennemi à abattre à tout prix. D’où toutes ces manigances et ces appels francs et publics à le destituer par tous les moyens; y compris illégaux et anticonstitutionnels. Ses déclarations rocambolesques et ses prises de positions irréfléchies leur ont facilité la tâche et surtout son incapacité à choisir des collaborateurs fiables, loyaux et intègres.
Le train Akacha en cache forcément un autre. Et cette dernière ne semble être qu’un pion sur un échiquier plus vaste. En échecs, le but ultime de tout mouvement n’est-il pas d’abattre le Roi? Sauf que le pion Nadia Akacha, placé dans l’antichambre du prince, n’avait pas su jouer son rôle et réaliser l’échec et mat. Elle fût découverte et éjectée à temps.
Ainsi, Mme Akacha aurait sollicité l’appui de Rached Ghannouchi lui même, pour le poste de Président du Gouvernement, selon les aveux mêmes de Abdellatif El Mekki, ex dirigeant d’Ennahdha aujourd’hui en dissidence par rapport à Ghannouchi, du moins en apparence. Mais en contrepartie de quoi? Une fois désignée par le défunt parlement comme chef du gouvernement, elle aurait agi comme son ex-camarade Mechichi et retourné sa veste contre KS. Excepté qu’elle serait allée plus loin et ce n’est pas difficile d’imaginer le reste du scénario! Le plus grave c’est que KS, n’avait rien flairé sauf beaucoup plus tard, d’où son éviction expresse. Alors elle revient à la charge avec un scénario beaucoup plus élaboré et elle n’est pas seule. La question qui reste encore sur toutes les lèvres est: « Que cache le train Akacha? »
Ennemis de l’Étranger ou simples pressions amicales
Jamais dans l’histoire de la République, un chef d’État tunisien n’a accumulé tant de critiques publiques et officielles de la part de pays amis. En plus, pour la première fois, ils sont tous unis, jusqu’à accorder à leur ambassadeur en poste le droit, chose très rare en diplomatie, de parler d’une même voix, à savoir les sept pays les plus riches du monde (G7) et de multiplier les sorties médiatiques. Jusqu’à croire que le seul problème qui occupe le monde libre est bien « les écarts » de KS par rapport au processus de transition dite démocratique, dont l’unique et le seul objectif était et reste pour eux de placer leurs amis, de l’Islam Politique au pouvoir.
KS les gêne parce que c’est le grain de sable qui s’est glissé dans la machine à fabriquer la démocratie comme ils l’entendent, et qui a fini par lui faire faire marche arrière. Alors, tous les jours et toutes les semaines que Dieu fait nous apportent leurs lots « d’inquiétudes », de « préoccupations », de hautes préoccupations » et enfin de sérieuses menaces de couper les vivres via le FMI?
En exemple, le Secrétaire d’État américain, qui, devant la commission du sénat ne s’est pas privé de déclarer que si la Tunisie sollicite des prêts du FMI, surtout qu’elle en a grand besoin, KS doit « retourner » à la « démocratie ». Du chantage politique pur et simple. Ce à quoi KS a répliqué: « Pourquoi s’ingèrent-ils dans nos affaires intérieures? Est ce que nous nous ingérons dans leurs affaires intérieures? » Cela a certainement fait pouffer de rires les diplomates du Département d’État! La Tunisie n’a nullement les moyens de s’ingérer dans les affaires US. Évidement KS a raté une occasion de se taire. Car en diplomatie, le silence est aussi une réponse. Surtout devant un adversaire si puissant. Et alors que notre pays est au plus bas de son histoire récente.
Mais ce qui dissuade ces puissances d’aller plus loin, c’est la réaction du peuple tunisien qui ne semble pas apprécier cette arrogance manifeste que les médias nous rapportent crue et provocatrice. C’est même qu’elles provoquent un sursaut de nationalisme dont est imprégné le peuple tunisien, car il a acquis son indépendance de haute lutte. Il fait alors bloc avec KS.
D’où la possibilité que certains réseaux occultes auraient opté pour une déstabilisation par des forces intérieures. Toujours évidemment sous prétexte de soutenir la démocratie et les droits de l’Homme. C’est dans ce seul cas de figure que les confidences « fuitées » de N. Akacha peuvent avoir un sens.
L’on sait par expérience les méthodes utilisées par les services étrangers pour diaboliser ou décrédibiliser un adversaire, chef d’un État étranger. Ceausescu, Saddam, Al-Assad, Khaddafi, Ben Ali, Poutine etc… Le principe est de diffamer, d’intoxiquer, il en restera toujours quelque chose. Inventé d’ailleurs par Goebels lui même, il reste toujours efficace. Pour KS, on n’a pas toujours besoin d’inventer puisqu’il se charge lui même de donner des armes à ses adversaires. Comme ses propres déclarations, qu’on peut facilement tourner contre lui, étant un amateur en la matière.
Ceci étant dit, il s’agit d’abord de la souveraineté de notre État et de la ligne rouge! Ce que ne semblent pas comprendre nos amis occidentaux. Et puis, ils n’ont plus à nous donner des leçons de démocratie. Après ce qui est arrivé à l’Ukraine, qu’ils ont poussé dans les bras des russes. Dieu, protège nous de nos amis; de nos ennemis, on s’en charge!
L’arbre Nadia Akacha cache donc, à notre avis, la forêt de l’ingérence étrangère dans notre cuisine interne. Et que ceux qui se sont tus le long de la décennie du règne noir de l’Islam Politique, où des centaines de nos élites ont été jetées en prison sous de fausses accusations, où les assassinats politiques se sont multipliés et où nos richesses nationales ont été dérobées jusqu’à aboutir à la banqueroute économique, continuent à se taire. Car, les Tunisiens ne peuvent plus avaler la couleuvre comme avant. Que ce soit avec KS ou sans.