Habib Khedher, l’ancien chef de cabinet du président de l’ARP, Rached Ghannouchi, aurait été contraint de démissionner. Il paye ainsi sa mauvaise gestion des crises ayant secoué l’hémicycle et sert par ricochet de fusible à son patron.
Habib Khedher a fini par jeter l’éponge. Rappelons qu’il avait été nommé le 8 décembre 2019 par le président de l’ARP, Rached Ghannouchi, comme chef de son cabinet avec rang de ministre.
En effet, Khedher, 49 ans, constituant et avocat de son état, a annoncé, hier, sa démission de son poste, sans avancer d’explications.
Il a signalé avoir mis fin à sa mission après « concertation avec Rached Ghannouchi ». Et ce, dans un post publié sur sa page Facebook. Accompagné de sa lettre de démission signée par le président du Parlement.
Par la suite, son patron a accepté la démission de son directeur de cabinet. Et a décidé également de charger Ahmed Mechergui, chargé de mission auprès du président de l’ARP de diriger son cabinet par intérim. Et ce, à compter du vendredi 7 août 2020.
Autosatisfaction
A noter que dans sa longue lettre de démission, il a passé en revue les événements qui ont marqué les huit mois qu’il a passés aux côtés de son mentor, le leader du parti d’Ennahdha. « J’ai passé huis mois particuliers et exceptionnels sur tous les plans, durant lesquels j’ai rempli ma tâche avec responsabilité », s’est-il félicité.
Revenant sur la crise sanitaire liée au coronavirus, l’ancien chef de cabinet a souligné que l’épidémie «a imposé une vision différente des travaux de l’Assemblée avec des mécanismes et des structures à la hauteur des exigences».
Electricité coupée, chauffage allumé
Le chef du cabinet démissionnaire s’est focalisé également sur le fameux trois sit-in observés par les élus du Parti destourien libre à l’hémicycle, dans l’annexe du Parlement et dans son propre bureau de chef de cabinet.
Cependant, il a omis volontairement de rappeler que, accompagné de quelques députés Al-Karama, notamment Mohamed Affes, il avait tenté d’enfermer les sittineurs dans son propre bureau, avouant même avoir allumé le chauffage en pleine canicule et coupé l’électricité dans la salle de la plénière où d’autres députés PDL étaient en sit-in.
Démission forcée ?
Reste à savoir si Habib Khedher a démissionné de son propre gré ? Tout porte à croire qu’il a été poussé vers la porte de sortie par la volonté de Rached Ghannouchi.
En effet, par sa rigidité et son manque de sens politique, il a causé du tort à son patron en gérant très mal la crise du sit-in observé par les élus du PDL, en laissant le beau rôle à Abir Moussi devenue victime aux yeux de l’opinion publique. Enfin, en gérant d’une manière désastreuse l’intrusion d’un individu douteux classé S17 au sein de l’hémicycle.