Les conséquences économiques de la pandémie sont visibles et non négligeables sur l’ensemble du monde. La contraction économique dans plusieurs secteurs d’activité impacte négativement la croissance économique mondiale. Et ce, avec des disparités selon les pays en fonction des mesures de confinement prises pour lutter contre le Covid-19. Dans ce sens, l’expert en économie et en finance, Maher Belhadj, est revenu sur les perspectives économiques mondiales liées à cette crise. Notamment son impact sur la Tunisie.
Les impacts économiques mondiaux du Covid-19 sont de grande ampleur. Maher Belhadj a affirmé, à leconomistemaghrebin.com, qu’à l’exception de la Chine et de l’Inde, tous les principaux pays devraient subir un taux de croissance annuel négatif. En particulier, les pays industrialisés en Europe, notamment l’Italie le pays le plus touché, avec un taux de croissance annuel prévu de -8,2%.
Pour la Tunisie, M. Belhadj a rappelé que la Banque mondiale prévoit un taux de croissance négatif de -2,5% en 2020. Et un taux positif de 2,5 % en 2021. “Ce changement radical d’opinion sur les perspectives du PIB en Tunisie s’explique par l’effondrement du tourisme. Il s’agit d’une source importante de revenu du pays. Elle s’explique, également, par les échanges commerciaux avec l’Europe. Aussi bien par la fragilisation de l’économie européenne suite aux frappes intenses du virus. Dont le regain économique espéré a été annihilé par le confinement général”, a t-il précisé.
Quelles solutions de relance ?
En effet, l’expert a indiqué que le changement de notre politique économique et monétaire est devenu incontournable. L’Etat devant jouer le rôle de locomotive du développement économique. Et ce, par le biais de l’investissement dans les infrastructures. Tels la modernisation par la digitalisation de l’administration, le decashing, la FinTech, le transport et la logistique. Ces secteurs pourraient faire croître notre PIB de 1% en 2020 et de 5% en 2021. Sans abandonner bien sûr les secteurs classiques.
De même, il a affirmé qu’il faut chercher d’autres alternatives, renouveler nos idées et croître notre espoir dans la vie. Il faut, aussi, bien se positionner sur le plan mondial, bien exploiter notre position géostratégique euro- méditerranéenne et servir le point de liaison entre l’Europe et l’Afrique.
Dans le même sillage, notre interlocuteur a préconisé de:
- Revoir la politique monétaire vers la baisse des taux et des charges financières;
- Revoir la politique fiscale par l’élargissement de la base des contribuables et la baisse des taux. Et ce, pour encourager et financer le secteur privé à investir dans les secteurs prometteurs;
- L’industrie du textile doit se tourner vers le développement des produits paramédicaux et sanitaires de première nécessité et chercher d’autres marchés en Afrique;
- Développer l’industrie pharmaceutique;
- Moderniser et développer l’industrie agroalimentaire;
- Travailler sur la modernisation et le développement de notre agriculture;
- Investir dans la modernisation de l’éducation nationale et la santé publique;
- Booster les PPP dans le secteur de la recherche scientifique;
- Intensifier nos exportations dans les matières très demandées sur les marchés internationaux…
Au final, Maher Belhadj a estimé que la Tunisie ne manque pas et ne manquera jamais de compétences dans tous les secteurs. Tout simplement, il faut avoir la volonté politique et la bonne foi. Il faut croire en nos jeunes compétences, notamment nos ingénieurs, nos financiers, nos médecins…
“Le génie tunisien existe réellement, il faut y croire. Et les Tunisiens indépendants et libres peuvent faire des miracles”, conclut-il.