Saied Khaldi General Manager de Competency Based Training Center (CBT) revient sur son projet et la BTS gestion de la maintenance industrielle. Interview.
Leconomistemaghrebin.com: Pourriez-vous vous présenter aux lecteurs de leconomistemaghrebin.com?
Saied Khaldi: Je m’appelle Saied Khaldi et je suis General Manager de Competency Based Training Center (CBT). Titulaire d’une maîtrise en géologie d’une faculté tunisienne, j’ai d’abord travaillé avec la société Geologue spécialisée dans le domaine de forage Oil&gaz. Ensuite, je suis parti en Angleterre où j’ai obtenu l’équivalence de mon diplôme tunisien. Puis, j’ai eu mon master en Angleterre, en Géoscience. De retour en Tunisie, j’ai vécu plusieurs expériences professionnelles. Jusqu’au lancement de mon propre projet à savoir CBT. Et ce, fin 2014, début 2015.
Qu’est-ce qui vous a motivé à lancer CBT?
A cet égard, le tout début était avec le projet Nawara, piloté par l’entreprise OMV. L’Etat demandait à cette entreprise d’assurer la formation de 70 techniciens; avec pour objectif de les embaucher dans le projet Nawara. Ainsi, l’International Human Resources Development Corporation (IHRDC) a créé un programme qui relie le programme académique au domaine professionnel.
De ce fait, il s’agit d’une première dans le monde arabe et en Afrique. A savoir un centre de formation professionnelle bien plus spécifique que les autres centres qui existent en Tunisie.
La valeur ajoutée de CBT est d’assurer l’adéquation entre le niveau académique et le monde et les besoins exigés par les entreprises. J’explique notre approche. Nous avons un partenariat avec IHRDC. Il a mis en place un programme en partenariat avec CBT pour cibler les besoins des entreprises. En assurant le passage entre le niveau académique et le monde professionnel, nous répondons aux besoins de l’entreprise. Du coup, nous avons réalisé un “competency model”. L’apprenant suit ce parcours depuis son entrée et jusqu’à l’obtention de son diplôme.
Quels sont les niveaux que vous admettez à la formation?
Ainsi, nous effectuons deux tests pour nos futurs apprenants. Un test technique et un test d’anglais. L’objectif de ces deux tests n’est pas d’éliminer quelques candidats; mais de mieux connaître leurs niveaux.
Un diplôme international en anglais
D’ailleurs, nous admettons plusieurs niveaux. On parle de bachelier voire plus. Tous le cursus de la formation sera en langue anglaise. Si les études se font en anglais, c’est parce qu’il s’agit d’un diplôme homologué à l’échelle internationale. Nous assurons un niveau d’étude d’anglais général, avant de se concentrer sur l’anglais technique. Car, l’apprenant a plus besoin d’anglais technique pour son parcours professionnels. En effet, il n’est pas nécessaire que l’apprenant s’exprime couramment en anglais et/ou qu’il s’exprime dans un anglais littéraire.
Pourriez-vous nous expliquer le contenu de la formation?
La première année est un tronc commun en maintenance industrielle. Pendant cette année, l’apprenant aura à étudier 75 modules. Ce qui veut dire 75 certificats destinés aux entreprises. Le centre a prévu des programmes destinés à plusieurs niveaux. Il existe un programme destiné aux bacheliers. Un autre programme cible les titulaires de licence. Le troisième programme cible les titulaires de maîtrise.
Deux ans de formation
Le centre a mis en place, entre autres, des programmes destinés aux ingénieurs et à ceux qui travaillent déjà, voulant se perfectionner. Ainsi, on travaille sur les connaissances acquises déjà par l’apprenant (algèbre, physique et math) pour les rendre plus adéquates aux besoins du marché de l’emploi. A partir des connaissances des apprenants, le CBT développe la formation. D’ailleurs, je tiens à préciser que nous admettons toute les sections du baccalauréat, sans exception aucune.
En effet, la durée de la formation est deux ans. La première année dure six mois (formation accélérée) et/ou une formation normale de neuf mois. Nous parlons de 21 travaux pratiques et plus de 54 e-learning. En ce qui concerne la deuxième année, l’apprenant choisi la spécialité qui l’intéresse. D’ailleurs, on compte quatre spécialités, à savoir: l’opérateur (spécialisé à 100% dans le domaine (OIL&Gaz); l’instrumentation; la mécanique; et l’électricité. L’apprenant en choisit une seule pour continuer son parcours d’apprentissage.
L’objectif principal n’est pas l’obtention du certificat. En effet, il s’agit de l’obtention d’un portfolio, c’est-à-dire d’un ensemble de certificats. A cet égard, chaque module sera évalué indépendamment des autres modules. Ainsi, l’apprenant disposera d’un ensemble de certificats qui prouvent sa compétence dans différents modèles.
Tout cela est bien beau, mais qui paie les frais d’étude?
Les entreprises paient les frais de formation si elles veulent améliorer le niveau de leurs employés. Par ailleurs, des diplômés ont choisi d’étudier en payant leur frais d’étude. Ce que nous pouvons leur garantir, c’est une année de stage avec nos partenaires. Pour les prix, la formation américaine nécessite 6,500 dinars par an. Elle comprend jusqu’à 165 certificats, tout dépend de la spécialité que l’apprenant envisage de choisir.
Une insertion professionnelle facilitée
Quelles sont les réalisations du centre depuis son ouverture?
Le centre a collaboré avec plusieurs organismes comme la société Italo-Tunisienne d’Exploitation Pétrolière (SITEP). Il a formé entre 60 à 70 techniciens. Nos diplômés ont été insérés dans le marché du travail. A l’exception de la dernière promotion, qui vient d’obtenir le diplôme.
Les objectifs du centre pour 2020?
En effet, en 2020, nous envisageons de lancer un BTS homologué. Nous avons pu obtenir l’homologation de ce BTS. Et ce, suite à plusieurs longues démarches qui ont duré trois ans. De ce fait, CBT et le premier centre privé de formation qui va lancer un BTS en gestion de la maintenance industrielle. Les cours seront assurés en langue anglaise. Ce BTS est la fusion avec un programme américain qui a été adapté pour les besoins du marché d’emploi tunisien. Tout en conservant le programme exigé par l’Etat à 100%. Ainsi, je peux affirmer que la valeur ajouté de ce BTS consiste à son aspect américain.
Je tiens à rappeler que le grand souci des entreprises industrielle est la sécurité. D’ailleurs, toute entreprise industrielle doit former tout nouvelle recrue à la sécurité. C’est une obligation juridique.
Ainsi, nous allons offrir aux entreprises un titulaire de BTS homologué en gestion de la maintenance industrielle. Et c’est un atout pour l’entreprise et pour le diplômé. Le diplômé disposera de 20 certificats en sécurité industrielle. Lors de son insertion dans l’entreprise pendant un stage d’une année, le diplômé prouvera sa compétence. Si le stage est concluant, il sera recruté. Le cas échéant, il a bénéficié d’une expérience importante dans un environnement professionnel.