Ce lundi 8 octobre, l’Académie royale des sciences de Suède a attribué le prix le Nobel d’économie 2018 à deux américains : William Nordhaus (77 ans) et Paul Romer (62 ans). Ces derniers ont été les précurseurs de l’économie verte.
Déjà depuis plusieurs années, ils étaient favoris pour ce prix. Les deux économistes américains se partageront le prix de 9 millions de couronnes (environ 860.000 euros).
“Leurs conclusions ont considérablement élargi le champ de l’analyse économique en permettant l’élaboration de modèles qui expliquent comment l’économie de marché interagit avec la nature et le savoir“, avait déclaré l’Académie royale des sciences de Suède.
Prix Nobel d’économie 2018 : les travaux sur l’innovation et le climat dans la croissance économique récompensés
En premier lieu ,William Nordhaus est récompensé pour avoir “intégré le changement climatique à l’analyse macroéconomique”. En effet, dans les années 70, William Nordhaus était le premier économiste à ce concentrer sur le changement climatique.
Il a cherché à mesurer le coût des effets des émissions de gaz à effet de serre. Cela lui a permis de déterminer le coût des activités polluantes émettrices de gaz carbonique,
Paul Romer a fait la même chose avec les “innovations technologiques”. En 1986 dans son article “Increasing Returns and Long Run Growth”, il a développé la “théorie de la croissance endogène”.
Avant, le modèle de Solow fondait la croissance économique sur le progrès technique sans pouvoir expliquer ses origines. Cette donnée est exogène. Le modèle fondateur de Paul Romer, Robert E. Lucas, et Robert Barro rend endogène l’innovation. Car, elle dépend du comportement, du développement des compétences et des initiatives des agents économiques.
Le “débordement” de ces connaissances ne profite pas seulement à la firme à l’origine de l’innovation mais profite aussi aux autres firmes grâce aux interdépendances et aussi à toute l’économie. L’économie de l’innovation est devenue un axe de développement majeur des sciences économiques. William Nordhaus a adapté la théorie de la croissance endogène à l’innovation verte et à l’idée d’une croissance durable.
Enfin, M. Romer aujourd’hui professeur à l’Université de New York avait déclaré à l’Académie “Nombreux sont ceux qui pensent que la protection de l’environnement est si coûteuse et difficile à mettre en œuvre qu’ils préfèrent ignorer le problème”.