Comment enquêter sur les réseaux qui ont envoyé les jeunes Tunisiens dans les zones de combat ( la Syrie, l’Irak, et la Libye), qui les ont financés ? Ce sont autant de questions nécessitant une réponse.
Voilà que la démarche de la création d’ une commission d’enquête sur ces réseaux ayant endoctriné des milliers de jeunes, a été lancée par Leila Chettaoui, présidente de la Commission spéciale sur la sécurité et la défense à l’ARP. C’est dans la journée du mardi que les députés voteront en plénière sur la création de cette commission. Et pour que le quorum soit atteint, il faut que le nombre des votants soit au minimum de 73 députés.
La députée Leila Chettaoui a confié: « Sincèrement, je me suis posée la question “Est-ce normal que de nos jours le Parlement tunisien reste muet. Alors que dans d’autres pays bénéficiant du même régime que nous, ils ont réussi à présenter un rapport à leurs citoyens. Prenons l’exemple de la Grande- Bretagne où le parlement britannique a rendu public un rapport d’une commission d’enquête sur l’intervention britannique en Libye et sur la responsabilité de Tony Blair, prenons-le en exemple, et tirons les leçons qui s’imposent ».
Il est évident que la question taraude tous les Tunisiens. Entre un climat de méfiance qui règne et des accusations mutuelles qui ne font qu’aggraver la situation, les Tunisiens d’aujourd’hui exigent des réponses. Elle déclare: « Il faut qu’il y ait des réponses à propos du départ des jeunes qui sont partis durant la période 2012-2013 ».
Et de poursuivre: « En ce moment, la Tunisie est beaucoup plus encadrée sur le plan sécuritaire, qu’elle ne l’était durant les quatre dernières années, à l’époque de la Troïka. Donc, il va falloir déterminer les responsabilités et faire un diagnostic de cette période pour une meilleure prévention à l’avenir ».
D’après Mme Chettaoui, le dossier du terrorisme ne sera pas clôturé avant les cinq, voire les dix prochaines années. Elle enchaîne: « Il est de notre devoir de définir les responsabilités et qui sont les complices? « .
Elle conclut: « Pour réussir notre démocratie, notre transition politique, et pour redorer l’image de la Tunisie, qui s’est malheureusement ternie, nous devons poser les questions qui fâchent, car il y va de la sécurité nationale de notre pays ainsi que de l’avenir de nos jeunes enfants et celui de notre démocratie. Et donc, ayons le courage de le faire. Nous comptons également sur le 4ème pouvoir, l’un des acquis du 14 janvier, pour connaître la vérité ».