Dans une déclaration faite aux médias, le député à l’Assemblée des représentants du peuple Fadhel Ben Omrane a tiré à boulets rouges sur l’Institut national de la statistique.
Le député du bloc parlementaire de Nidaa Tounes soutient que le taux de pauvreté calculé par l’INS est erroné. Il a indiqué par la même occasion qu’il en a informé le Chef du gouvernement.
Suite à cette déclaration, nous avons pris soin de contacter Mme Dorra Dhraïf, Ingénieur en chef à l’INS, qui a élaboré l‘Enquête Nationale sur le Budget, la Consommation et le Niveau de vie des ménages 2015 critiqué par le député. Mme Dorra Dhraïf a fait savoir qu’en 2010, l’INS a réalisé cette enquête selon les données disponibles de l’époque et qui a fait apparaître un taux de pauvreté de 15,5%.
« L’enquête de 2015 est plus fine et plus précise puisque l’échantillon est plus large que celui de l’enquête nationale de 2010. Nous avons recalculé le seuil de pauvreté. L’approche qui a été adoptée c’est l’approche monétaire de pauvreté absolue utilisée par la Banque mondiale », informe-t-elle avant d’affirmer que cette approche est utilisée pour la majorité des pays en voie de développement dont la Tunisie fait partie, contrairement aux pays développés qui ont recours à une autre approche qui a pour base le revenu médian.
Selon l’ingénieur en chef, l’approche qui a été utilisée fait qu’à chaque fois que le taux de pauvreté est recalculé, il faut faire une rétropolation sur les anciennes enquêtes ou prendre l’ancien taux de pauvreté de 2010 et l’actualiser avec le taux de 2015 qui est de 15,2 %. Dans le même contexte, elle a estimé que l’enquête de 2015 a été faite dans de meilleures conditions que celles de 2010 (juin 2010-juin 2011).
” Si le député avait compris cette approche, il n’aurait pas tenu de tels propos”, conclut-elle.